Le territoire du Grand Toronto a beau avoir été transformé de fond en comble pour répondre aux besoins des humains, il n’en demeure pas moins que de nombreux animaux s’y sentent tout à fait à leur aise et pas toujours là où on voudrait les voir. En effet, greniers, sous-sols, cabanons et autres petits recoins sont pour eux autant de cachettes où il fait bon s’installer dès qu’ils trouvent moyen de s’y faufiler.
Faire en sorte que ces colocataires clandestins quittent en toute sécurité pour eux et pour les propriétaires est le lot quotidien de Louis Larose, que l’émission Louis et la faune urbaine, produite par Télé Ragoût Inc de Toronto, met en vedette sur Unis TV. Originaire de Rawdon, dans la région de Lanaudière au Québec, M. Larose exerce la profession de technicien de la faune depuis près de 20 ans et les moufettes, ratons laveurs, renards, chauves-souris, écureuils, etc. n’ont désormais plus de secret pour lui.
Les prochains mois risquent à ce propos d’être très occupés : de la fin février jusqu’au début de juillet, les animaux se cherchent des abris confortables pour mettre bas et élever leurs petits. Lorsqu’ils élisent domicile entre les murs d’une résidence, leur présence peut passer inaperçue aux yeux des personnes qui y demeurent mais le confinement a changé la donne : « L’an dernier, le volume d’appels était épouvantable, relate Louis Larose. C’était un peu chaotique : il y avait beaucoup de gens à la maison et ils entendaient plus ce qui se passe. »
Si ce ne sont pas des bruits suspects qui attirent l’attention de ceux qui se retrouvent bien malgré eux à côtoyer ces bestioles, ce sont d’autres signes ou simplement le fait de tomber nez à nez avec elles. Pour régler le problème, certains, en contactant A-1 Checkmate Wildlife Removal and Prevention, l’entreprise dont M. Larose est propriétaire, ont l’occasion de le rencontrer et, si le coeur leur en dit, de permettre à une équipe de tournage de l’accompagner.
Les téléspectateurs qui regardent Louis et la faune urbaine connaissent les tâches habituelles qui l’attendent lorsqu’il se rend au domicile d’un client. Il doit inspecter les lieux pour découvrir par où l’animal parvient à s’infiltrer afin de colmater le trou qui lui sert de passage. Mais avant de rendre un édifice hermétique à ce type d’intrusion, M. Larose doit souvent retirer lui-même les animaux qui s’y trouvent.
Il s’agit fréquemment d’une portée qui attend le retour de sa mère. Comme Louis Larose ne cherche pas à éliminer ces animaux mais plutôt à les éloigner et à faire en sorte qu’ils ne reviennent plus, il place les petits dans une boîte spéciale à l’extérieur du bâtiment. La mère, qui souvent observe de loin ce qui se passe, revient à la nuit tombée et peut facilement ouvrir cette boîte pour récupérer ses bébés et les déménager ailleurs.
Il va sans dire que M. Larose a ainsi l’occasion de côtoyer une grande variété d’animaux, dont certains lui sont plus agréables.
« Les ratons, en général, ils sont le plus l’fun. À chaque mois, je vois quelque chose de nouveau qu’un raton va avoir fait pour se trouver un terrier », commente l’expert. Les animaux, dont il ne faut pas sous-estimer l’intelligence, apprennent des trucs pour se faufiler dans les bâtiments qu’ils vont reproduire de saison en saison et qu’ils vont transmettre aux générations suivantes. Selon Louis Larose, il existe même des différences régionales, au sein d’une espèce, quant aux lieux préférés pour s’installer dans un édifice et les astuces utilisées pour y parvenir.
Cela dit, d’autres bêtes l’enchantent moins que les ratons-laveurs. Les pigeons, réputés pour la saleté qui va de pair avec leur présence, et les guêpes, dont les piqures sont redoutées de tous, figurent au nombre des espèces avec lesquelles M. Larose n’aime guère travailler. « Je ne suis pas un grand fan des serpents », ajoute-t-il prosaïquement.
À ce propos, le tournage réserve souvent des surprises : « L’an passé, on est tombé sur un Eastern Foxsnake (couleuvre fauve de l’Est) de plus de six pieds de long! » Un énorme nid contenant environ 40 000 abeilles vient aussi à l’esprit de Louis Larose qui, parmi d’autres moments inoubliables, donne en exemple une émission spéciale filmée à Churchill, dans le nord du Manitoba, pour y documenter comment les résidents cohabitent avec les ours polaires.
« On vient d’avoir la confirmation qu’on fait une quatrième saison qui débute en septembre », se réjouit M. Larose. Le tournage débutera cet été et, à n’en pas douter, il sera marqué par bien des rencontres aussi surprenantes qu’intéressantes.
PHOTO (Courtoisie : Claude Barnes): Louis Larose et des « amis » ratons laveurs