La compagnie pour laquelle l’ingénieur Bob Rossignol (nom fictif) travaille est un fournisseur de diverses pièces destinées à l’assemblage des voitures. « Dès le début de la pandémie, nous avons perdu beaucoup de nos clients internationaux. Sans leurs commandes habituelles, nos opérations ont été significativement réduites. Puis, tout a repris d’un coup, s’exclame-t-il, plus fort qu’auparavant! »

Comme les autres travailleur jugés « essentiels », les employés de cette entreprise ne font presque pas de télétravail. M. Rossignol explique que le personnel doit être sur place pour résoudre les problèmes avec la machinerie et pour que les choses roulent bien.

Le chamboulement covidien n’a duré qu’environ trois mois puis une nouvelle normalité s’est installée. À l’heure actuelle, l’entreprise maintient certaines règles pour ses bureaux et ses usines : port du masque, nombre de personnes limité par salle et prise de la température à l’arrivée le matin.

Cependant, récemment, il y a eu un nouveau chamboulement. Le regain des activités en combinaison avec la vaccination partielle sèment un peu le chaos. Selon lui, le bouleversement provient entre autres du fait qu’il y a quelques mois, les semaines étaient réduites à quatre jours en raison d’un manque d’ouvrage tandis que maintenant certaines usines, comme celle du Mexique, n’arrivent plus à fournir à l’augmentation soudaine de la demande. « C’est difficile de savoir où nous en sommes, si notre emploi est en danger ou si on recrute », déclare-t-il.

M. Rossignol voyage entre les usines au Canada, aux États-Unis et au Mexique et affirme que même dans une même compagnie, les règles suivies diffèrent considérablement. « Le port du masque aux États-Unis est quasi absent. Certes il y a plus de gens vaccinés, mais même ceux qui ne le sont pas ne prennent aucune précaution », révèle-t-il.

Pour les employés en déplacement, la compagnie s’assure de leur offrir une excellente assurance qui les couvre en cas d’infection COVID-19. Puis, ils doivent passer une multitude de tests de dépistage à différents points de leur itinéraire ainsi qu’un confinement à chaque nouvel endroit.

« Ça fait une dizaine de tests de dépistage en quelques semaines et des refus d’entrée occasionnels à certaines places », indique-t-il. Pour M. Rossignol, c’est beaucoup de logistique liée aux horaires et beaucoup de temps seul.

« Et au Mexique, malgré qu’ils soient plus sévères avec le port du masque et le questionnaire chaque matin à l’arrivée à l’usine, la province Nuevo Leon est maintenant complètement rouverte », s’étonne-t-il. Ça l’air que le regain d’activité est aussi difficile que l’arrêt. Qui aurait cru?

SOURCE – Élodie Dorsel

(Crédit photo: PEXELS)