Olaïsha Francis
Le jeudi 13 novembre, l’Association étudiante de l’Université de l’Ontario français (AÉUOF) a organisé son premier concert de bienfaisance ou solidarité qui réunissait une cinquantaine de personnes. Un événement conçu par les étudiants pour répondre à une réalité qui les touche de près : celle de la précarité et la solitude qui frappent nombre d’entre eux, particulièrement au cours de la période des Fêtes.
Pendant près de deux heures, l’Agora s’est transformée en scène ouverte. Les artistes faisaient partie de la communauté universitaire : des étudiants, une invitée – Sofia Léopold, élève d’une école secondaire – et un employé de l’UOF venu lire un texte et un poème. « Nous étions là pour la solidarité, mais nous avons aussi partagé une bonne ambiance ensemble autour de la musique », raconte Espoir Masiala, président de l’AÉUOF.
L’objectif premier était de recueillir des fonds pour venir en aide aux étudiants les plus vulnérables. « Depuis un certain temps, nous voyons des étudiants qui passent des moments dans la solitude et dans la précarité. Nous voulons leur rappeler qu’ils ne sont pas seuls », explique M. Masiala. Selon lui, près de 10 % des étudiants contactent régulièrement l’Association pour demander un soutien, parfois pour briser l’isolement. De ce constat a émergé l’idée d’une « collecte de solidarité » élargie à un événement culturel ouvert à toute la communauté.
La cagnotte, lancée à l’occasion du concert, avait pour objectif de récolter au moins 1000 $. La barre a été dépassée dès la soirée, et l’AÉUOF prévoit de laisser la collecte ouverte jusqu’à la fin de décembre. « Nous sommes reconnaissants du geste de la communauté pour le bien de nos étudiants », souligne le président.
L’argent ne sera pas distribué en espèces, mais transformé en biens essentiels. Une procédure est en cours avec le service de facturation de l’Université : formulaire d’inscription, sondage des besoins, journée de redistribution en personne, dans le respect de l’anonymat. « Ce qui est certain, c’est que chaque dollar servira à répondre à un besoin précis. »
Mais au-delà du soutien matériel, c’est un message de cohésion que l’AÉUOF cherche à transmettre. « Nous voulons apporter notre aide, certes, mais aussi de l’espoir. Leur faire sentir qu’il y a une communauté prête à agir », insiste Espoir Masiala. Pour lui, ce premier concert n’est que le début puisque l’Association veut en faire un rendez-vous annuel, comme un rappel que les étudiants forment une communauté capable de prendre soin de ses membres.
Au moment de conclure l’entretien, M. Masiala tient à laisser un dernier mot : « Le temps des Fêtes est parfois difficile et les gens n’en parlent pas. Cependant, nous devons montrer que nous sommes une communauté et nous tenir main dans la main. Un conseil, c’est un don. Un vêtement chaud ou des souliers, ce sont des dons. »
Ce soir-là, le concert de bienfaisance a ouvert un espace où chacun a pu sentir qu’il compte. Un premier pas vers une tradition solidaire que l’AÉUOF espère bien inscrire dans le temps.
Photo : Les organisateurs du concert (Crédit : AEUOF)






