WASHINGTON – Le président Donald Trump a fait valoir à la population américaine que le pays a réalisé un grand retour en force – « Great American Comeback » – dans son discours sur l’état de l’Union, mardi soir.

Donald Trump est devenu le troisième président de l’histoire du pays à être mis en accusation; il est sur le point d’être acquitté par le Sénat dans le cadre de son procès en destitution.

Donald Trump a soutenu que, malgré les divisions, le pays est dans une meilleure posture qu’il y a quatre ans et qu’il a tenu ses promesses électorales.

Premier président à tenter de se faire réélire après avoir fait l’objet d’un procès en destitution, M. Trump a laissé entendre que le succès économique du pays constituait la principale justification d’un second mandat.

« Les ennemis de l’Amérique sont en fuite, la fortune de l’Amérique est en ascension et l’avenir de l’Amérique est flamboyant », a-t-il déclaré.

« En seulement trois ans, nous avons brisé la mentalité du déclin américain et nous avons rejeté la réduction du destin de l’Amérique », a dit M. Trump.

« Nous avançons à un rythme qui était inimaginable il y a peu de temps, et nous ne reviendrons jamais en arrière! », a soutenu le président.

M. Trump a passé une grande partie du discours à souligner la force de l’économie, y compris le faible taux de chômage, soulignant comment elle avait aidé les cols bleus et la classe moyenne, bien que la période de croissance ait commencé sous la direction de son prédécesseur, Barack Obama.

Et ce que Trump appelle un boom sans précédent n’est, à bien des égards, pas si différent de l’économie solide dont il a hérité de Barack Obama. La croissance économique était de 2,3 % en 2019, correspondant au rythme moyen depuis la fin de la Grande Récession il y a dix ans au cours de la première année de la présidence de huit ans de Barack Obama.

M. Trump s’est félicité de la négociation de nouveaux accords commerciaux, incluant l’entente préliminaire avec la Chine et le nouvel accord de libre-échange nord-américain avec la Chine et le Canada qu’il a signé le mois dernier. Il a souligné que l’élimination de l’« horrible » accord précédent, l’ALENA, avait été l’une des principales raisons de sa candidature à la présidence pour « ramener les emplois aux États-Unis ».

Tension entre Trump et Pelosi

La tension était palpable entre le président Trump et la présidente de la Chambre des représentants, la démocrate Nancy Pelosi. Avant le début du discours, au moment où M. Trump lui a remis une copie de son texte, la leader démocrate lui a tendu la main, mais le président a refusé de la serrer.

Tout au long de la soirée, Mme Pelosi a semblé irritée par le discours du président. On a même pu la voir commenter certains passages, alors qu’elle répétait « ce n’est pas vrai » à plusieurs déclarations de M. Trump.

À la fin du discours, Nancy Pelosi a aussitôt déchiré la copie du discours qu’elle avait entre les mains avant de lancer le document sur sa table.

Dans les couloirs du Capitole, la leader démocrate a répondu aux journalistes lui demandant pourquoi elle avait déchiré le discours que c’était « la chose la plus courtoise à faire compte tenu des autres options ».

Réplique démocrate

Au terme du discours sur l’état de l’Union, le Parti démocrate a offert sa réplique officielle de la bouche de la gouverneure du Michigan Gretchen Whitmer.

Celle-ci a profité de l’occasion pour réitérer aux électeurs que les démocrates s’intéressent en priorité aux coûts de leurs soins de santé et aux autres dépenses qui ont un impact sur la classe ouvrière.

« C’est assez simple. Les démocrates tentent de rendre vos soins de santé meilleurs. Les républicains à Washington essaient de vous les enlever. »

Mme Whitmer s’en est également pris au comportement du président en plaidant que « l’intimidation sur Twitter ne répare pas les ponts, elle les brûle ».

Juan Guaidó présent

Le chef de l’opposition vénézuélienne, Juan Guaidó, a assisté mardi soir au discours du président Donald Trump sur l’état de l’Union.

M. Guaidó a tenté d’obtenir une rencontre en personne avec M. Trump, son allié international le plus important. La visite de M. Guaidó à Miami samedi a conclu une tournée mondiale de deux semaines qui l’a conduit d’abord en Colombie, puis en Europe et au Canada, où il a tenu des rencontres pour obtenir plus d’aide internationale pour son objectif d’évincer le président vénézuélien Nicolas Maduro de ses fonctions.

Le Venezuela a été une priorité absolue en Amérique latine pour l’administration Trump, qui, il y a un an, a été le premier parmi 60 gouvernements à mettre son poids derrière M. Guaidó.

Source : La Presse canadienne