Rien de tel que le souper aux homards du Club Richelieu Trillium pour rappeler à tout un chacun que les vacances estivales seront bientôt là. Le rendez-vous annuel du dernier samedi du mois de mai à la salle communautaire Saint-Louis-de-France rassemble, depuis 24 ans, familles, amis et représentants de la francophonie torontoise. Le samedi 27 mai n’a pas fait exception à la règle et une soixantaine de personnes avaient répondu à l’invitation de l’organisme.
Comme à l’habitude, les homards ont la cote. Les convives se retrouvent confortablement assis à l’une des dix tables. Des retrouvailles pour certains, de nouvelles connaissances pour d’autres. Chose certaine, à entendre les rires et les éclats de voix, c’est du plaisir garanti pour tous.
À la place qui m’a été assignée, je suis l’intruse-super-bien-accueillie à la table numéro 2, celle des Acadiens Victorin et Edwidge Paquet, leur fils Jean-Claude (Jay-Cee), Roger et Noëlla Hébert, ainsi que Claude et Suzanne Goulet.
« J’ai participé à la fondation des écoles françaises dans le nord de la ville, me raconte d’emblée Edwidge Paquet, dont le fils Jean-Claude, dans la cinquantaine, s’empresse d’ajouter qu’il regrette de « ne pas avoir eu la chance de fréquenter les écoles françaises mais que sa sœur, elle, a pu y aller ». Son français, il l’a appris en famille et au cours de ses nombreux voyages au Nouveau-Brunswick, notamment dans la Péninsule acadienne.
« Justement, je pars demain pour Caraquet, dit-il, fièrement. J’y resterai une dizaine de jours chez un de mes amis, un descendant de l’un des pionniers de l’endroit. Puis, il continue l’explication en traçant un arbre généalogique imaginaire de la famille de cet ancêtre, des étincelles dans les yeux. La conversation s’est poursuivie pratiquement sans arrêt jusqu’à la fin du repas avec les différents convives. Chacun livrant avec plaisir une partie de son histoire.
L’écrivaine acadienne Antonine Maillet a souvent répété que, suite à la déportation, les Acadiens ont développé « des racines flottantes », ce qui leur permet de s’enraciner partout où ils posent leurs valises. Les convives de la table numéro deux, en sont certes un très bel exemple. Après plusieurs décennies dans la région de Toronto, ils sont toujours aussi fiers de leur culture acadienne qu’ils ont transmis à leur progéniture et qu’ils n’hésitent surtout pas à partager.
Après le repas, les membres du Richelieu Trillium avait prévu un tirage moitié-moitié dont les recettes ont permis à l’organisme de recueillir 400 $. Une somme équivalente a été partagée entre deux heureux gagnants, dont Rolande Smith de la Société d’histoire de Toronto. Également, une dizaine de prix de présence ont été offerts.
Tout compte fait, en plus du tirage moitié-moitié, la soirée-bénéfice aura permis au Richelieu Trillium de réaliser des profits de quelque 2000 $ qui permettront au Club de poursuivre ses activités auprès de la communauté : repas de Noël et cadeaux pour les aînés des Centres d’accueil Héritage à Bendale Acres, sorties au Théâtre français avec des élèves des écoles françaises de Toronto, participation à l’activité Sac à dos, financement de déjeuners pour les élèves démunis, etc.
Déjà le comité organisateur se prépare pour son 25e souper en 2018. Sans en connaître les moindres détails, les participants peuvent être assurés d’une grande célébration. « Nous essayerons d’attirer plus de gens pour notre 25e anniversaire l’an prochain. C’est certain que ce sera un événement spécial », conclut Marjolaine Boutet.

Photo : le comité organisateur. De gauche à droite : Marie-Claude Laventure, Mariette Bingham, Claudette Desarzens, Marjolaine Boutet, Lise Devine, Claudia Lebeuf et Claudette Blais.