Roxanne Villeneuve Robertson se démarque à bien des égards des autres candidats aux prochaines élections provinciales. Elle est tout à la fois une femme, une francophone et une conservatrice. En tant que candidate pour le Parti progressiste-conservateur de l’Ontario dans la circonscription de Glengarry-Prescott-Russell, Mme Villeneuve Robertson était invitée au déjeuner d’affaires du Club canadien de Toronto le mercredi 23 avril. Lors de son allocution, elle a fait valoir son point de vue sur les droits des francophones, l’économie, la santé, les médias francophones, l’immigration et l’éducation. 

Paraphrasant les mots du regretté Jim Flaherty, la conférencière annonçait dès le début de son intervention qu’elle serait brève et courte. Mme Villeneuve Robertson a loué les mérites du travail effectué par son père, Noble Villeneuve, ancien ministre de la Francophonie et ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales sous le gouvernement Harris. En se présentant aux prochaines élections, elle espère d’ailleurs bien poursuivre l’œuvre de son père. 

À ceux qui sont peut-être surpris de voir une francophone défendre les couleurs du Parti progressiste-conservateur, Roxanne Villeneuve répond que les Libéraux n’ont en aucun cas le monopole des questions francophones dans notre province. Elle rappelle que c’est bien son parti qui a défendu d’arrache-pied le projet de loi 106 sur les services en français. 

Si Rox-anne Villeneuve Robertson reconnaît que des erreurs ont été commises dans le passé, elle constate cependant que son parti s’est beaucoup rapproché de la communauté francophone ces derniers temps. Elle en veut pour preuve les récents efforts des conservateurs pour soutenir l’Hôpital Montfort à Ottawa. Le site Internet du parti est maintenant accessible dans notre langue. Le chef du parti est capable de livrer une partie de ses discours en français. Quant à savoir si la province dans son ensemble devrait être déclarée bilingue, la candidate conservatrice entrevoit cette possibilité à l’avenir. Selon elle, les questions économiques constituent plus une priorité. 

Sur les questions économiques, Roxanne Villeneuve Robertson reste ferme. Elle juge la dette de 275 milliards de dollars encourue par la province inacceptable. Un tel endettement, qui s’accroît chaque année de 11 milliards de dollars, menace l’existence même de certains services. La crise pousse certaines familles à baisser le chauffage dans leurs maisons pour subvenir à leurs besoins alimentaires. 

Mme Villeneuve Robertson souligne que les conservateurs ont défendu l’instauration des conseils scolaires francophones. Elle estime que les conseils scolaires catholiques francophones doivent être maintenus. Ses deux garçons fréquentent d’ailleurs des écoles catholiques francophones à Casselman. La candidate conservatrice se réjouit de voir le Collège Boréal et La Cité collégiale venir en aide au Collège d’Alfred. Ce collège universitaire est menacé de disparition alors qu’il dispense une formation en français en agriculture, en études vétérinaires et en nutrition dans l’Est ontarien. Elle trouve que les barrières dressées par l’Ordre des métiers de l’Ontario dans certains métiers spécialisés ne devraient pas exister. Elle prône d’ailleurs l’élimination de cet organisme.  

Selon Mme Villeneuve Robertson, la chaîne de télévision francophone TFO doit être préservée. En matière d’immigration, elle souhaite voir un plus grand effort pour intégrer les nouveaux arrivants francophones dans les métiers spécialisés. 

Pour conclure, Roxanne Villeneuve Robertson a tenu à souligner l’importance de la philanthropie dans notre société. Selon elle, le gouvernement ne peut pas répondre à tous les besoins. Elle-même fait preuve de son engagement en étant gestionnaire de la Fondation de l’hôpital Glengarry Memorial.

À la suite du discours de la candidate conservatrice, une courte allocution fut prononcée par l’ancienne championne de ski alpin Lucie Laroche sur les Jeux panaméricains et parapanaméricains de 2015 à Toronto. 

Photo : Roxanne Villeneuve Robertson