Les Prix littéraire Trillium 2013 ont été remis, le mardi18 mai, à Paul Savoie et Claude Forand, deux auteurs qui vivent à Toronto.
Paul Savoie tremblait d’émotion, peu après avoir posé avec le ministre ontarien du Tourisme, de la Culture et du Sport, Michael Chan. Son discours, un peu décousu et improvisé, très éloigné des standards habituels des remises de prix, laissait transparaître une joie débordante. « Cette année est vraiment spéciale pour moi, dit M. Savoie. Cela fait 40 ans que je suis un auteur. Et puis, pour la première fois de ma vie, je suis propriétaire d’une maison. Et il y a ce prix. » Oui, il y a aussi ce prix qui récompense la création littéraire de langue française la plus marquante de l’année en Ontario.
Paul Savoie est né à Saint-Boniface, au Manitoba, en 1946. Outre une carrière dans l’enseignement, il se consacre à l’écriture au Québec, puis à Toronto. Avec Bleu bémol, il s’agit de son second Prix littéraire Trillium.
Le premier était déjà un recueil de poèmes. Bleu bémol, c’est de la musique. Des assonances, des allitérations, des rythmes, du mouvement et de la liberté. C’est aussi une couleur, le bleu, dont Paul Savoie explore toutes les nuances. Le bleu, c’est le froid de l’âme, c’est la transparence.
Le vainqueur du Prix du livre d’enfant Trillium est Claude Forand pour Un moine trop bavard. Un polar qui se déroule dans le décor sombre et inquiétant du monastère du Précieux-Sang. Claude Forand, outre ses activités littéraires, est traducteur à Toronto. Fait marquant cette année, les deux lauréats francophones des Prix Trillium viennent de la Ville reine. Pour Paul Savoie, le « bouillonnement de la ville » est propice à la création. « La campagne, ça me tuerait, dit-il. Certains trouvent l’inspiration dans le calme. Moi, j’ai besoin de la vie d’une grosse ville. »
Et puis, il y a les autres. Christel Larosière, Daniel Marchildon, Claude Guilmain et Michèle Larosière. Tous Torontois, tous finalistes des Prix Trillium. « Il y a un milieu culturel fort et épanoui, ici », résume Paul Savoie, qui est très investi dans le Salon du livre de Toronto, dont il assume la direction.
Mais en attendant ce rendez-vous hivernal, Paul Savoie continuera à écrire « comme un fou », lui qui pensait baisser le pied en vieillissant.
Photo : Les finalistes francophones