Le Comité consultatif sur les affaires francophones de Toronto comprend Lise Béland, Carlo Handy Charles, Dada Gasirabo, Isabelle Girard, Youssouf Kalogo, Marcelle Lean, Dominic Mailloux, Serge Paul et la conseillère Jennifer McKelvie. Cette dernière occupe également les fonctions de présidente de cette instance chargée de conseiller l’administration municipale en ce qui touche aux relations de la Ville avec la communauté de langue française.
Les membres du comité se réunissaient le 10 juillet dernier avec, à l’ordre du jour, un bilan de la pandémie et un aperçu des efforts entrepris pour relancer l’économie.
La Dr Vinita Dubey, médecin hygiéniste adjointe à la Santé publique de Toronto, a d’abord présenté les grandes lignes de la réponse de la ville à la COVID-19. Parmi les faits saillants, celui qui intéressera le plus directement la population est l’entrée en vigueur, le mardi 7 juillet, du règlement 541-2020. Celui-ci stipule que tous les clients ou visiteurs, à quelques exceptions près, qui entrent dans un local ou un établissement ouvert au public (magasins, restaurants, lieux de culte, etc.) sont tenus de porter un masque ou de se couvrir le visage d’une quelconque façon, en autant que le nez, la bouche et le menton soient entièrement couverts.
Quant au nombre de cas, après un pic en avril, il est depuis en diminution constante. Plus de 1000 morts, surtout des aînés dans les centres de soins de longue durée, sont à regretter.
Le nord-ouest de la ville est le secteur le plus affecté. Dans les cinq quartiers présentant les taux les plus élevés de transmission communautaire, la proportion de francophones dans la population oscille entre 1,3 et 2,6 %. Les quartiers où cette proportion est la plus élevée, soit 4 % ou plus, ne sont pas parmi les plus touchés par la COVID-19.
Après quelques mots de la Dr Dubey sur les stratégies d’atténuation, les membres du comité ont pris la parole pour poser des questions et offrir des suggestions : Marcelle Lean sur la distribution des masques, Carlo Handy Charles sur les efforts mis auprès des immigrants, Dada Gasirabo sur la sécurité des femmes, Isabelle Girard sur les partenariats avec les conseils scolaires francophones, Youssouf Kalogo sur la contamination à l’intérieur des centres de soins de longue durée, Serge Paul sur les initiatives pour rejoindre les francophones, etc.
Le plan de relance économique de Toronto a occupé la seconde partie de la rencontre. Saad Rafi, qui est à la tête du Bureau du redressement et de la reconstruction, a fait le portrait de cette organisation.
Le Bureau, avec la prudence qui s’impose en matière sanitaire, va coordonner l’approche adoptée par la ville pour redynamiser l’économie tout en faisant participer, notamment par le biais de consultations, les parties prenantes et l’ensemble de la population dans l’élaboration de stratégies innovantes. Au final, l’objectif est de faire des recommandations pratiques à la Ville de Toronto en prenant en compte les déterminants de la santé et la réalité vécue par les groupes fragilisés.
Jennifer McKelvie a alors invité les membres du comité à s’exprimer sur les défis rencontrés par leur organisme ou leur communauté, les besoins et les priorités. Elle a aussi appelé les participants à la rencontre à décrire leur perception de l’avenir, les changements à long terme que la pandémie a imposé à leur organisme, entreprise ou communauté et les nouvelles approches que la Ville pourrait adopter qui puissent satisfaire à leurs besoins.
Des réponses des plus diverses s’en sont suivies. Dominic Mailloux a fait remarquer que la vie de la communauté francophone, faute d’un quartier qui lui soit propre, s’articule autour de l’événementiel. La COVID-19 représente donc un grand problème puisqu’elle fait obstacle à la tenue de rassemblements, ce qui pourrait avoir, à long terme, un impact sur le dynamisme de la communauté.
D’un autre côté, l’effondrement du tourisme international peut représenter, selon M. Mailloux, une occasion de promouvoir Toronto auprès des vacanciers franco-canadiens.
Pour sa part, Carlo Handy Charles a proposé que la Ville finance les organismes qui ont des programmes de formation au leadership pour les jeunes. Alléger les prérequis à l’embauche des immigrants et inclure des francophones dans les diverses instances décisionnelles et consultatives pour la relance économique municipale sont deux autres idées qu’il suggère.
Marcelle Lean a souligné combien les annulations d’activités rendent le milieu culturel précaire. Elle a invité la Ville de Toronto à ne pas perdre de vue cette réalité en trouvant des solutions originales pour surmonter les obstacles imposés par la pandémie.
Dans un tout autre ordre d’idées, Dada Gasirabo a fait valoir l’importance de penser à une stratégie pour renforcir l’autonomie économique des femmes, plus durement touchées par le chômage, alors que Youssouf Kalogo a proposé un allègement fiscal pour les petites entreprises afin de les aider à remonter la pente.
Bien d’autres suggestions ont été faites au cours des deux heures qu’a duré la réunion dont les sujets abordés furent dictés par les nécessités les plus pressantes.
PHOTO – La conseillère municipale Jennifer McKelvie, présidente du Comité consultatif sur les affaires francophones de Toronto