Le Conseil des organismes francophones de la région de Durham présentait, le 24 septembre à la paroisse Assomption de Notre-Dame, à Oshawa, le nouveau spectacle de la chanteuse et comédienne torontoise Nathalie Nadon.


Intitulé « Nathalie Nadon à quatre temps », le concept original propose sous forme de tableaux, de la suivre à travers un bilan de sa vie à la fois comique, touchant et inspirant. Pour ceux qui suivent la carrière de Mme Nadon depuis une vingtaine d’années dans la région, l’artiste dévoile des moments de sa vie privée en toute simplicité, avec émotion, souvent avec humour mais toujours en restant pure et touchante. Son spectacle est tout simplement le bilan de sa vie jusqu’à aujourd’hui.


Pour cette prestation, elle est accompagnée de deux excellents danseurs, Mateo Galindo Torres et Marisa Ricci. Sur la scène, avant le début du spectacle, le décor est simple et intriguant avec une chaise, des bouts de bois à chauffage, une corde à linge avec des vêtements et sous-vêtements de différentes tailles, de petits arbres pour tenir la corde à linge et une caisse en bois.
Lorsque la comédienne entre sur scène, le silence est d’or pendant quelques minutes au cours desquelles elle respire abondamment l’air ambiant avec des bruits de huards et de loups en arrière-plan.


L’auditoire a vite compris que l’action se passerait à l’extérieur, possiblement dans une maison de campagne. Elle s’assoit, puis fait semblant de chauffer une guimauve au-dessus de la braise du feu de bois.
Soudainement, sa mère lui téléphone pour lui raconter l’histoire de sa naissance il y a 46 ans. Contractions, malaises dans tout le corps, sa mère accouche en pleine tempête de neige. Ses parents sont originaires de la municipalité de Saint-Alphonse en Gaspésie.


Nathalie explique aux spectateurs le déroulement des grandes fêtes de famille à cette époque, les expressions de cette région et à quel point le violon faisait partie intégrante de leur vie.
Née à Ottawa, elle a grandi de l’autre côté de la rivière à Gatineau. Mme Nadon se moquait avec beaucoup d’humour des accents des francophones en situation minoritaire.


« J’ai compris que l’on n’a pas besoin d’être né en Ontario pour être Franco-Ontarien. Tu es ici ce soir, tu es Franco-Ontarien. Bienvenue dans mon village gaulois! » Elle a alors imité avec beaucoup de justesse des accents rencontrés en Ontario français, qu’ils soient d’Europe, du Nord de la province ou d’Afrique, ce qui a bien fait rire l’auditoire.
Elle a raconté son accouchement, à 37 ans, ce qu’elle appelle « une grossesse gériatrique », et l’horreur des cours prénataux avec une certaine Georgette, une Africaine qui faisait danser les futures mamans sur des rythmes de tambours africains. Son imitation était hilarante!


La comédienne évoque aussi son cheminement durant la période beaucoup plus difficile du diagnostic du cancer de son mari Michael en 2018, ses traitements et sa rémission par la suite. Cependant, des problèmes de santé mentale et une grave dépression ont tout chambardé dans sa vie jusqu’à son divorce récemment.


Elle raconte comment son époux en était rendu à ne plus être capable d’endurer la présence de leur propre fils Émile, les bas-fonds de sa dépression et Nathalie qui, en bout de ligne, a dû lâcher prise. L’auditoire est resté silencieux, plusieurs avaient des larmes aux yeux en entendant ce témoignage poignant d’émotions.


À chacun des tableaux de sa vie qu’elle décrivait, ses danseurs venaient la rejoindre pour un tour de chant et quelques pas de danse appropriés. Bref, c’est une Nathalie Nadon qui repart en neuf que les spectateurs retrouvent dans ce spectacle et, comme elle le dit si bien, elle est « une battante féministe toujours prête pour un tour de piste ».
Un spectacle émouvant, drôle et divertissant. Un incontournable à voir absolument!


Photo : Nathalie Nadon transporte le public dans son univers. (Photo : Richard Caumartin)