La députée provinciale de Mississauga Centre, Natalia Kusendova, profite au maximum de la suspension des travaux du printemps à l’Assemblée législative de l’Ontario pour prêter main-forte aux travailleurs de la santé dans leur lutte contre l’épidémie de la COVID-19. Infirmière de profession, elle offre ses services durant trois horaires de travail par semaine à l’Hôpital général d’Etobicoke.
Depuis son élection le 7 juin 2018, Mme Kusendova est toujours restée employée de l’hôpital général d’Etobicoke à temps partiel, pratiquant une fois par mois son métier pour conserver sa licence d’infirmière praticienne. En entrevue avec Le Métropolitain, elle explique le quotidien des travailleurs de la santé durant cette crise et pourquoi elle tient à prendre sa part de risques pour les aider.
« Notre bureau de circonscription est toujours ouvert pour répondre aux nombreux appels des citoyens de Mississauga Centre, dont ceux de la population polonaise dont je fais partie, explique la députée. Quant à moi, le risque est toujours là pour les travailleurs de première ligne, autant pour les médecins, infirmières, ambulanciers, pompiers ou les policiers. Nous sommes conscients des procédures à prendre pour se protéger lors d’une pandémie comme celle-ci. Nous avons été formés pour cela. La réalité est que nos familles s’inquiètent plus que nous-mêmes. Pour travailler à l’urgence, ça prend une personnalité très spéciale : on doit être prêt à aider en tout temps et communiquer avec les familles des patients. »
Une bonne partie du travail est fait au téléphone à cause des restrictions d’accès aux services de soins intensifs et à l’urgence des hôpitaux. « La plus grande différence avec cette pandémie comparativement au travail que nous faisons en temps normal est que nous ne pouvons recevoir de visiteurs pour les patients, ajoute Mme Kusendova. Alors nous devons communiquer beaucoup au téléphone et cela affecte le mode de travail des infirmières. »
Nous lui avons demandé ce qu’elle trouvait le plus difficile en ce moment lorsqu’elle travaille à l’hôpital : « Un bon exemple serait l’autre jour, j’avais quatre patients que l’on soupçonnait d’avoir la COVID-19 puisqu’ils avaient des symptômes. Nous n’avions pas encore les résultats des tests alors je devais mettre tout l’équipement de protection nécessaire pour toutes mes actions avec eux, même pour simplement leur donner un verre d’eau. Des détails que nous devons prendre très au sérieux durant notre quart de travail. »
Ces quarts de travail, qui normalement sont de 12 heures, s’étirent la majorité du temps à 14 heures avec le nombre grandissant d’appels téléphoniques auxquels il faut répondre et les nombreux rapports à rédiger.
Pour conclure l’entrevue, nous lui avons demandé si elle avait un ou des conseils pour les citoyens : « Je tiens à remercier d’abord tous ceux qui pratiquent l’isolement social. Ce simple geste fait une grande différence et ça fonctionne. Les cas ne sont pas aussi sévères qu’en Europe ou aux États-Unis. J’encourage les gens à continuer et d’être prudents pour que l’on réussisse à passer au travers. Lavez-vous les mains et ne sortez que pour les choses vraiment nécessaires. Si vous avez des équipements de protection en surplus, faites-en don à l’un des centres de santé localement. Ils en ont grand besoin », insiste-t-elle.
Les députés sont en pause jusqu’au 1er mai officiellement mais pas le cabinet du premier ministre. « Les députés continuent à travailler pour aider les citoyens à passer au travers de cette crise, sans compter les heures et les efforts. Tout le monde met la main à la pâte », conclut-elle.