À l’heure de Snapchat, Facebook et Twitter, l’intimidation des cours de récréation peut suivre les élèves n’importe où. En désignant la Semaine de la sensibilisation à l’intimidation et de la prévention (cette année, du 20 au 26 novembre), la Province souhaite lutter contre un fléau qui peut avoir un lourd impact sur la vie des élèves et leur développement.
Par le biais d’activités mises en place tout au long de la semaine dans les écoles secondaires, l’objectif est de faire réfléchir les jeunes sur l’impact de l’intimidation, aussi bien au niveau de l’apprentissage, que du bien-être.
Cette année, le Conseil scolaire de district catholique Centre-Sud (CSDCCS) et le Conseil scolaire Viamonde (CSV) ont mis en place plusieurs activités pour interpeller les élèves et les sensibiliser au thème de l’intimidation par le biais des arts.
Le CSDCCS avait invité près de 700 élèves de quatre écoles secondaires catholiques du Grand Toronto à l’auditorium de l’école Saint-Frère-André pour assister au concert du groupe franco-ontarien Swing, accompagné en première partie de la chanteuse Gabrielle Goulet.
Si l’événement traduisait le clou de la Semaine de la sensibilisation à l’intimidation et de la prévention, les élèves ont la possibilité d’aborder ce sujet sensible à plusieurs reprises, notamment lors de la visite d’une policière du quartier dans les classes de l’école Saint-Frère-André.
« Elle a parlé de l’intimidation du point de vue légal étant une policière. Les élèves avaient plein de questions. Ils ont eu la chance d’explorer toutes les situations et leurs conséquences légales, explique Billy Boulet, enseignant de musique au sein de l’école.
« Certaines classes de religion ont également fait une étude sur la dignité de la personne. Les élèves sont allés faire des recherches dans la bible et tous ceux de 7e année participeront à des ateliers de danse sur le thème du respect de l’autre au travers de la danse. »
Pour cet enseignant, l’intimidation est un sujet important au sein des murs d’un établissement scolaire. « Cela fait partie du travail d’enseignant. Avec les médias sociaux, c’est plus difficile à détecter. Il peut se passer des drames, mais ils se passent en ligne. Ce sont des choses qu’on voit souvent, mais à différents niveaux, dit-il.
« Étant le professeur de musique, j’ai une salle de musique qui est une plaque tournante de l’école. Ça rentre, ça sort, ça vient jaser. C’est une manière indirecte d’avoir une connexion avec les élèves. Cela me donne un rapport où, s’il se passe quelque chose, je pourrai le savoir avant d’autres », ajoute M. Boulet.
Au cours du parcours scolaire, il arrive souvent que les élèves soient affectés de près ou de loin par l’intimidation. « Ça baisse le taux de confiance et la timidité monte », note Ariane, une élève du CSDCCS qui a vu dans son entourage l’impact de l’intimidation sur la personnalité.
« Tu peux vraiment voir comment il a été affecté. Son attitude a changé. Il est beaucoup plus timide. Il est devenu physique à cause de ça », raconte cette dernière.
Dans une situation d’intimidation, il est important de se tourner vers des adultes de confiance pour dénoncer l’intimidateur.
« Il faut vraiment avoir le courage de dénoncer. Ce n’est pas facile, mais il ne faut pas être gêné et il faut être confiant », explique Sandra, elle aussi élève du CSDCCS.
Le CSV organise de son côté un concours artistique nommé ARTmonie. Le concours apour but de donner la chance aux élèves d’exprimer leur sentiment sur le thème de l’intimidation en utilisant la voie artistique. Essais, œuvres d’art ou vidéos, tous les médias sont utilisés pour donner une voix à la lutte contre l’intimidation.