Après bien des incertitudes causées par le coronavirus, les Torontois peuvent désormais profiter pleinement de l’exposition immersive Van Gogh. Cette exposition, un véritable événement en soi, était attendue avec impatience.
Dans l’ancienne imprimerie du Toronto Star (1, rue Yonge), un espace de 600 000 pieds cubes, les œuvres de Vincent Van Gogh sont projetées avec un accompagnement musical sur les murs de l’entrepôt. C’est dire les proportions assignées à ces projections qui, pour chaque toile, ne se résument pas à un mur mais souvent à plusieurs, sans compter le plancher qui lui aussi se transforme en mer de couleurs.
L’exposition comprend un grand nombre de toiles du célèbre peintre et, par la même occasion, documente implicitement sa vie tragique. Qui plus est, en immergeant les visiteurs dans les œuvres de Van Gogh, les créateurs de ce concept les invitent par le fait même à se plonger dans l’imaginaire de l’artiste.
Le concept a aussi l’avantage de faire voir les toiles dans leurs plus menus détails. En effet, les œuvres originales, lorsqu’exposées, sont parfois difficiles à admirer sereinement au milieu de la foule des visiteurs qui se pressent autour d’un petit carré de peinture. Ce problème ne se pose pas lorsque ces mêmes toiles sont aux dimensions d’un mur et le public peut alors dire sans exagérer qu’il s’en fait mettre plein la vue.
Vincent Van Gogh, né au Pays-Bas en 1853 et mort en France en 1890, a exploré divers styles pendant la décennie au cours de laquelle il a exercé son art. Cependant, de toutes les approches qu’il a utilisées, c’est sans conteste celle consistant à peindre par petites touches qui laisse la plus forte impression et avec laquelle il est le plus souvent associé. Ses autoportraits ou des toiles célèbres telles La Nuit étoilée, Iris ou Le Docteur Gachet sont représentatives à cet égard.
Souvent rejeté, éprouvant de la solitude, mentalement instable, Van Gogh est également connu pour certains incidents de sa vie marquée au sceau des souffrances qu’il vivait. Ainsi, dans un accès de folie, en 1888, il se tranche une oreille avec un rasoir, un épisode qu’il immortalisera quelque temps plus tard par un autoportrait où on le voit portant un bandage. Deux ans plus tard, il s’enlève la vie dans des circonstances nébuleuses alors que son talent commençait à être reconnu.
Aujourd’hui, 130 ans après sa mort, plus personne ne doute du génie de ce peintre et de son influence considérable sur l’histoire de l’art. L’exposition Van Gogh est en montre jusqu’au 30 septembre et il faut se procurer les billets à l’avance.