Auréolé de ses quatre Victoires de la musique, le groupe nantais C2C (anciennement Coup 2 Cross) surfe sur la vague du succès. Les DJ 20 Syl, Greem, Pfel et Atom vont s’embarquer pour une tournée américaine qui, outre Philadelphie, New York, Montréal ou le légendaire festival Coachella, passera le 8 avril au Mod Club de Toronto. Entretien avec DJ Pfel.

(B.G.) Que représente le fait de jouer à New-York, Los Angeles ou Toronto?

(DJ Pfel) La tournée américaine, c’est vraiment une reconnaissance supplémentaire. On avait déjà joué là-bas au sein de différents groupes (Hocus Pocus pour 20 Syl et Greem et Beat Torrent pour Atom et moi). Ça prouve que notre musique a traversé les frontières et touche aussi d’autres pays. Pour nous, c’est quelque chose qui nous tient à cœur : aller défendre notre musique parce qu’on sait qu’elle est possiblement exportable. Il n’y a pas de formats spécifiques à la France, on n’est pas limité par la langue.

Votre sacre aux Victoires de la Musique 2013 a-t-il joué un rôle dans l’élaboration de la tournée nord-américaine?

Je crois que le projet était déjà en cours avant les Victoires. Après, je ne sais pas si cette cérémonie a un retentissement de l’autre côté de l’Atlantique. Ça ne parle quand même pas à énormément de gens aux États-Unis, peut-être un peu plus au Canada, au Québec. En tout cas, je ne pense pas que ça ait vraiment aidé : la tournée était déjà en train de se mettre en place à ce moment-là.

Les Victoires en elles-mêmes vous ont-elles surprises?

Complètement! Déjà, les quatre nominations, c’était étonnant. On ne savait pas si on allait en gagner ne fusse qu’une et puis, au fur et à mesure des annonces, on a été vraiment surpris. On est très fier d’avoir reçu ces prix, surtout pour des récompenses assez variées (révélation du public, révélation scène, clip de l’année pour FUYA et album de musiques électroniques de l’année pour TETRA). Ça nous prouve qu’on a fait une belle année.

Les visuels ont toujours eu une grande importance dans votre groupe. Y a-t-il des nouveautés pour le direct?

L’imagerie qu’on a pu développer sur ce projet nous tient à coeur que ce soit sur le disque, dans les clips ou en direct puisqu’on manipule de la vidéo en temps réel avec le son. Grâce à nos platines, on scratche le son mais aussi l’image. Pour cette tournée nord-américaine, on va ramener tous nos écrans pour pouvoir présenter le show dans les meilleures conditions. Cette année, en France, on présente une nouvelle évolution de ce show-là avec une scénographie beaucoup plus imposante qu’on a testée sur la tournée des Zénith, où il y avait sept à huit mille personnes tous les soirs. On ne peut cependant pas encore se permettre de voyager avec toute cette logistique. Pour l’instant, on revient avec la première version du show avec quelques modifications dans le son. On va par exemple rejouer des morceaux qu’on ne jouait plus l’année dernière, ce genre de chose.

Depuis Hocus Pocus, Beat Torrent et les débuts de C2C, on constate une évolution dans le son tout en restant fidèle au hip hop. Est-ce que cette musique est ancrée en vous?

Il y a cette espèce de colonne vertébrale hip hop dans C2C, c’est cette culture-là qui nous a rassemblés autour des platines au début des années 2000. Après, toutes les autres influences qu’on peut y ramener, que ça soit de la soul, du jazz ou des musiques du monde avec des instruments comme la kora ou le koto, viennent du sample. Le hip hop a samplé toutes les musiques donc ça nous a ouverts à d’autres sonorités.