Alors c’est ça l’enfer. Je ne l’aurais jamais cru… Vous vous rappelez : le souffre, le bûcher, le gril… Ah quelle plaisanterie. Pas besoin de gril, l’enfer c’est les autres.
Trois personnages se retrouvent enfermés dans une même pièce. Ils ne se connaissent pas. Ils sont morts. Ils sont en enfer. Un enfer sans bûcher. La torture n’est pas physique, elle est psychologique. L’enfer c’est les autres.
C’est la compagnie de théâtre française Caravague qui met en scène le 4 novembre à l’Alliance française la célèbre pièce Huis Clos du philosophe Jean-Paul Sartre. Spécialisée dans la présentation de pièces de grands auteurs français lors de ses tournées nord-américaine, la compagnie s’attaque à une pièce marquée par le sceau du courant existentialisme.
« L’individu se définit par son existence et par ses actes, le regard des autres étant un constant miroir. »
« L’existence précède l’essence », dira Jean-Paul Sartre. Le philosophe reprend alors les idées du philosophe allemand Martin Heidegger, père de l’existentialisme, et sa question du « sens de l’être. »
« L’individu se définit par son existence et par ses actes, le regard des autres étant un constant miroir. La portée sociale ne vient qu’après. Sartre dit lui-même à propos de Huis Clos : cette pièce n’est pas sur l’absurdité de la vie et la mort, mais sur la possibilité de changer ses actes par d’autres actes », déclare André Nerman, le metteur en scène de Huis Clos et acteur dans la pièce.
Pour Huis Clos, il a fait le choix d’une mise en scène épurée avec, comme parti pris, un jeu totalement réaliste, les personnages vivant cette arrivée en enfer comme tout à fait « normale ».
« Sartre a apporté une nouvelle interrogation sur l’être et sa liberté qui a été fondatrice dans l’évolution de la pensée de la deuxième moitié du XXe siècle. Pour moi, c’est une étape, mais nous sommes actuellement dans une recherche de sens que toutes les récentes découvertes ont pu bouleverser. Il y a un renouveau du spirituel avec tous les dangers terrifiants du retour d’un nouvel obscurantisme … J’ai choisi pour ma part la version optimiste d’un élan spirituel éclairé! Y compris dans mon interprétation de la fin de la pièce. Mais surprise… », conclut André Nerman.
Huis Clos, le 4 novembre à l’Alliance française