Une trentaine de maisons d’édition, près de 50 auteurs… Le 30e Salon du livre francophone de Toronto (SLT) s’est tenu du 2 au 5 mars à l’Université de l’Ontario français (UOF).

Sur les étals, une très grande variété d’ouvrages se côtoient. Parmi les thèmes les plus récurrents : Les Premières Nations, la communauté noire, l’Acadie ou encore l’écologie. Mais un art en vogue était plus particulièrement à l’honneur : le slam « qui peut être un instrument pour que le français survive. C’est une poésie moderne et théâtrale, et le français est une langue qui rime bien », détaille Guy Mignault, président d’honneur de cette édition. L’ancien directeur du Théâtre français de Toronto explique qu’il s’agit d’un moyen de se tourner vers les plus jeunes.

Le Québécois MC June est lui-même slameur, un art qui l’avait amené une fois dans la capitale ontarienne pour une compétition il y a une dizaine d’années. Il présente son recueil de poésie Le corps de l’ombre, des textes « remplis d’espoir et de discorde ». C’est la première fois qu’il participe au SLT et apprécie le rythme « très relaxe, qui change des salons où l’on enchaîne tout le temps des performances. Ici, il y a une ambiance propice aux échanges, des rencontres avec d’autres écrivains, un peu de temps pour écrire ».

Table ronde, spectacle, rencontres avec les auteurs, concours, etc. Le SLT propose différents formats pour rassembler un public divers et familial. « Je reviens toujours, car on retrouve des amis qui partagent notre passion pour l’écriture et la langue », explique l’écrivain d’origine égyptienne Jean Fahmy.

« Une autrice a fait 10 heures de route en plein hiver depuis Kapuskasing », ajoute le président du SLT, Valéry Vlad. Guy Mignault lui dit se sentir « en famille » : « Il y a tellement d’écrivains qui venaient au théâtre ou que j’ai sollicités pour des pièces ».

Mais avec les habitués, il y a aussi les nouveaux. Le Salon accueille par exemple Khadydja Ndoye. Cette Sénégalaise présente avant sa sortie Sabbih, un petit ouvrage illustré sur la manière dont elle a aidé une école à Zanzibar à s’équiper d’ordinateurs, après un voyage.

« L’histoire est racontée à travers le regard d’une écolière et « l’ouvrage sera traduit en cinq langues, dont le swahili la langue de Zanzibar », dit-elle. C’est aussi une première en Ontario pour Gladius, qui existe depuis une trentaine d’années au Québec et propose des jeux de société éducatifs conçus avec des spécialistes de l’enfance.

Le SLT a conclu une entente de cinq ans avec l’UOF pour que les prochaines éditions s’y déroulent à nouveau. « Nous ne sommes plus un salon sans domicile fixe », se satisfait Valéry Vlad. Au-delà des chiffres de fréquentation et de vente, « ce qui fait un festival réussi, c’est que les écrivains aient envie de revenir et que les visiteurs repartent avec des livres, le premier pas vers la littérature », conclut le président du Salon du livre.