« Au nom du ministre de l’Éducation nationale, j’ai l’honneur de vous faire Chevalier dans l’Ordre des Palmes académiques », déclare le consul général de France, Marc Trouyet, à l’adresse de Donald Ipperciel. Le principal du Collège Glendon voit ainsi son engagement envers un bilinguisme actif au sein de l’institution cinquantenaire récompensé.
En ce mercredi 31 mai, devant une soixantaine d’invités réunis dans la roseraie du campus, l’annonce solennelle précède une franche accolade. Les deux hommes se connaissent très bien. Ils partagent une volonté constante de faire avancer le français, à travers le savoir, les affaires et l’innovation.
Alors que le représentant de la République française épingle l’insigne honorifique au veston de M. Ipperciel, le diplômé de philosophie repense certainement au travail accompli depuis son arrivée, il y a trois ans, pour redonner à la langue française sa juste place dans ce campus de l’Université York, dont le bilinguisme est un axe stratégique. Il doit sans doute aussi se préoccuper du chemin qu’il reste à parcourir.
« Nous avons fait des pas de géant dans l’offre de programmes, la recherche et du côté de la francisation de Glendon. La traduction du site internet, des rapports et les échanges bilingues aux réunions en sont l’illustration. Nous voulons aller plus loin et être à la pointe de la technologie pour offrir à nos étudiants le meilleur service possible, ambitionne M. Ipperciel qui associe cette distinction aux 50 ans de collaboration de Glendon avec la France.
« Dès sa fondation, en 1966, les premiers professeurs francophones ont été délibérément recrutés en France, avant de se tourner vers les Canadiens français par la suite. Nous entretenons avec la France un lien singulier. Nous sommes solidaires de ses succès, de ses peines et de son courage », indique-t-il, faisant entre autres allusion aux attentats de Paris et Nice.
« Les institutions n’atteignent l’excellence que parce qu’elles sont portées par des hommes et des femmes qui ont une vision. Sans cela, pas de succès possible », rappellera Marc Trouyet. Vous vous êtes engagé en arrivant à la tête du Collège Glendon à renforcer la place de notre langue et vous l’avez fait avec ténacité, diplomatie et créativité, en diversifiant l’offre de formation en français, mais aussi, au quotidien, avec votre délicieux concept de bilinguisme asymétrique » (qui consiste à commencer toutes les réunions en français).
Marc Trouyet a enfin salué le souci constant du principal de développer une francophonie inclusive. « À un moment important où l’Ontario a rejoint l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et où l’on a besoin de plus de compréhension de ce qu’est un monde ouvert aux échanges, Glendon est l’exemple même de ce que l’on fait de mieux pour former des citoyens du monde. » Et de mettre en exergue les partenariats internationaux, les programmes d’échanges avec les universités françaises (trois fois supérieurs à la moyenne nationale) et la qualité des doubles diplômes qui alimentent une approche complémentaire nord-américaine et européenne, ainsi qu’une compréhension mutuelle des enjeux mondiaux.
« C’est une reconnaissance pour Glendon et ses efforts extrêmes pour être à la hauteur de son mandat francophone, conclura Donald Ipperciel, et un encouragement à poursuivre notre mission de faire rayonner la francophonie locale, nationale et internationale. »

Entretien avec Donald Ipperciel, principal du Collège Glendon.

Photo : Donald Ipperciel (à gauche) et Marc Trouyet, consul général de France à Toronto, ont célébré 50 ans de collaboration entre Glendon et la France.