FrancoQueer a présenté sa troisième conférence sur l’histoire et la culture franco-canadiennes le mardi 20 mars.
Pendant une heure, avec l’auteur et historien Paul François Sylvestre, il a été question du « mouvement pour les droits des personnes LGBTQ en Ontario », y compris toutes les dates importantes qui l’ont marqué. En voici quelques unes.
Le mouvement LGBTQ+ a commencé à Toronto, ville à majorité anglophone dans les années 1960, période révolutionnaire qui a vu le Printemps de Prague (1968), Mai 68 en France et le festival de Woodstock (août 1969).
« C’est dans ce contexte que le premier organisme gai canadien – on disait alors homophile – voit le jour à l’Université de Toronto en 1969. Il s’agit de la « University of Toronto Homophile Association » a indiqué M. Sylvestre. Cette association ouvre la voie à d’autres créations sur divers campus (Université York en 1970, Université de Waterloo en 1971, etc.)
L’année 1970 voit, elle, l’ouverture de la première librairie LGBTQ+ au Canada : Glad Day Bookshop. Fondée par Jearld Moldenhauer, elle existe toujours aujourd’hui et est située sur la rue Church. L’année suivante le journal The Body Politic est créé, « ce qui marque l’un des moments les plus déterminants du mouvement de libération homosexuelle », selon le conférencier.
Sur le plan politique, les choses bougent également. « Gais de l’Outaouais va jouer un rôle de premier plan dans la création d’une Coalition nationale pour les droits des homosexuels en 1975. Ce sera l’ancêtre d’EGALE – Equality for Gays and Lesbians Everywhere – créée en 1986 », a ajouté M. Sylvestre.
Passons au années 2000 qui ont marqué le mouvement LGBTQ+. Le mariage gay a lui été adopté en 2005. L’année suivante, Franco Queer, seul organisme LGBTQ+ entièrement francophone en Ontario, voit le jour (avril 2006). Deux ans plus tard, l’organisme ouvre Action Positive VIH/sida.
Malgré toutes ces avancées, il reste encore certaines zones d’ombre et Paul-François Sylvestre en parle lors du débat qui a suivi la conférence. Pour lui, il y a encore des progrès à faire « au niveau de l’identité de genres » et notamment pour les personnes transgenres au Canada. « Je ne suis pas certain que les droits des transgenres soient clairement reconnus dans tous les textes de loi », a souligné M. Sylvestre.
Gilles Marchildon, directeur de Reflet Salvéo, assistait à la conférence et a évoqué un autre combat pour la communauté LGBTQ+ : pourvoir l’unité des causes, c’est-à-dire « ne pas isoler sa cause. « J’ai souvent tracé le parallèle entre être francophone minoritaire et minoritaire de la communauté LGBTQ. On a tendance à isoler notre petite cause, notre identité propre. On oublie qu’il y a une perspective plus grande », lance-t-il.