Jean-François Gérard

Le Comité consultatif sur les affaires francophones de la Ville de Toronto s’est enfin réuni le jeudi 7 décembre. Cette séance d’installation intervient plus d’un an après les élections municipales d’octobre 2022, alors que l’instance doit en théorie se réunir deux fois par an. Il faut dire que l’année a été mouvementée du côté de la Ville en raison de la démission du maire John Tory, puis de l’élection de la mairesse Olivia Chow en juin.

Sept des huit membres débutent au sein du comité consultatif après un mandat 2019-2022 où la pandémie a « perturbé » son fonctionnement comme le reconnaît le bilan présenté par l’administration.

La matinée présidée par la conseillère municipale de Davenport, Alejandra Bravo, a donc pris des allures de rentrée des classes et de présentation. Et l’occasion de donner quelques premières attentes de la part de ses membres, dont sept sur huit étaient à distance lors de cette réunion hybride. Quatre membres viennent du monde universitaire et quatre autres ont des engagements dans des organisations communautaires (petite enfance, santé, culture et jeunesse).

Alejandra Bravo a rappelé les priorités de la municipalité comme le logement, la lutte contre les inégalités, le besoin de centraliser les services et organisations francophones ainsi que d’avoir des données sur la communauté pour éclairer des décisions. Les idées qui correspondent à ces priorités auront plus de chances d’être suivies par les 25 élus du conseil municipal.

Carlo Charles, professeur associé de sociologie à l’Université de Windsor, préconise de se concentrer sur des projets de petite envergure « dans les arts ou l’économie » et ne veut « pas de projets à trois ans » de peur qu’ils n’aboutissent pas, car « les priorités changent » au fil du temps. M. Charles, le seul membre restant du précédent comité, garde en mémoire la pandémie qui a poussé l’instance, à l’instar de la Municipalité, à se focaliser sur la lutte contre la Covid et la relance.

Il rappelle qu’un des projets en 2019-2022 était que la communauté dispose « d’un espace où les francophones de Toronto peuvent se réunir avec une présence physique » et n’a pas abouti. La question de l’accès aux services est souvent revenue dans les propos des participants. Ces derniers ont aussi posé des questions sur l’élaboration des politiques locales.

Seule candidate à la fonction de vice-présidente, Christine Michaud, gestionnaire des communications à la Banque TD, est devenue la vice-présidente du Comité. « Je crois qu’on va pouvoir faire avancer les choses et mettre certaines de nos priorités en avant », déclare-t-elle.

Deux dates de réunion pour 2024 ont été fixées, le 8 avril et le 17 octobre. Alejandra Bravo a indiqué que le Comité pourrait se réunir une troisième fois dans l’année, mais qu’il faut des raisons précises pour justifier une convocation supplémentaire. « Le travail ne se fait pas seulement dans les réunions », ajoute-t-elle, en invitant les participants à garder le lien.

Photo : La conseillère municipale d’origine chilienne Alejandra Bravo a assuré toute la séance en français.