« Il faut voir grand, n’hésite pas à dire Denis Hubert-Dutrisac, président du Collège Boréal. Il faut aussi que nous travaillions avec les politiciens, aussi bien ceux du gouvernement fédéral que ceux de la province. » 

M. Hubert-Dutrisac s’adressait à un groupe de dignitaires pour clore les festivités du 10e anniversaire du Collège Boréal dans le Centre-Sud-Ouest et dresser un bilan du parcours accompli. En plus de François Boileau, commissaire aux services en français, on notait aussi la présence de Glenn O’Farrell, président du Groupe Média TFO, d’Alain Dupuis, coordonnateur général du Regroupement des étudiants franco-ontariens (REFO) ainsi que de plusieurs personnalités du monde de l’éducation et des arts à Toronto. 

Les chiffres parlent d’eux-mêmes pour souligner le chemin parcouru par le Collège Boréal en 11 ans dans la région du Centre-Sud-Ouest. On est passé de 272 à 6810 clients par année et de 5 à 20 différents programmes offerts. À la fin de cette année, ce sont près de 40 000 clients qui reçoivent des services depuis la création du collège. Le Collège Boréal enregistre le plus haut taux d’obtention de diplôme parmi les 24 collèges ontariens et aussi parmi ceux qui obtiennent le taux de satisfaction le plus élevé chez ses étudiants. Il offre à ses étudiants un service « à guichet unique » dans 19 centres d’accès répartis entre Windsor, Welland, Hamilton, Toronto et Barrie. Quelque 48 partenariats communautaires et 34 accords d’affaires ont été conclus. De plus, 27 ententes d’articulation avec 9 universités ontariennes dans 21 programmes universitaires ont été établies.

À cet égard, M. Hubert-Dutrisac en profitait quelques instants plus tard pour signer un protocole d’entente avec Glenn O’Farrell. Les deux présidents inauguraient le Centre Mini TFO de la petite enfance installé dans les locaux du Collège Boréal.

« Nous savons que c’est justement durant la petite enfance que l’amour et l’attachement à la langue française naissent », s’empressait de faire remarquer M. O’Farrell.

En recréant l’univers imaginatif de Mini TFO dans ses locaux, le Collège Boréal offrira désormais aux futurs éducateurs et futures éducatrices un précieux outil pour leur formation. Francine Fox, professeure au sein du programme d’Éducation en service à l’enfance, rappelait à l’auditoire que la province connaît une pénurie en matière d’éducateurs et éducatrices francophones. Elle soulignait le fait que tous les participants et toutes les participantes au programme reçoivent actuellement un emploi, avant même d’avoir fini leur formation.

À travers son plan stratégique, le Collège Boréal demande une enveloppe de 250 millions sur 5 ans. Il se donne quatre objectifs principaux : assurer la pérennité des services actuels, établir une fois pour toutes un lieu physique digne de ses ambitions, augmenter le nombre de programmes et accroître des capacités d’offrir un apprentissage flexible au moyen de la technologie.

M. Hubert-Dutrisac lorgne avec envie les installations qui seront construites à l’occasion des Jeux panaméricains à Toronto en 2015. « Pourquoi, avance-t-il, ne pas envisager de les reverser au Collège Boréal après les Jeux ?» Il ajoute que le Collège Boréal est déjà un pionnier dans le domaine de l’utilisation de la technologie, rendant alors accessible « n’importe quand, n’importe où et peu importe la manière », comme aime le répéter M. Hubert-Dutrisac.

M. Hubert-Dutrisac ne cache pas son désir de voir le Collège Boréal se positionner de façon avantageuse si un collège universitaire francophone voit le jour dans le centre-sud-ouest de l’Ontario. Il estime que le Collège Boréal offre déjà une partie des infrastructures dont la future université aurait besoin. Il partage l’avis de François Boileau qu’il est essentiel que cette nouvelle institution francophone ait sa propre gouvernance et qu’elle soit autonome. Il cite en exemple l’Université Saint-Boniface au Manitoba ainsi que l’Université du Québec chez nos voisins de la Belle province.

M. Denis Hubert-Dutrisac souhaite voir un bien meilleur accès aux études postsecondaire pour les jeunes francophones dans la région centre-sud-ouest de l’Ontario. Il emboîte le pas à François Boileau qui lui-même déplorait cette sérieuse lacune le 25 mars dernier.
Après donc le « Il va falloir brasser la cage. Il faut bouger maintenant! » lancé par Me Boileau, M. Hubert-Dutrisac renchérit en y ajoutant son « Il ne faut pas demeurer silencieux! » Dans la perspective d’une possible élection au printemps, il estime que les francophones doivent s’assurer que les politiciens entendent ce message haut et fort.  

Photo : Glenn O’Farrell, Josée et Louis (Mini TFO) et Denis Hubert-Dutrisac