Le 9 novembre, le Club canadien tenait sa causerie mensuelle à l’hôtel Royal York. Puisque cette rencontre précédait de peu le jour du Souvenir, c’est sur le thème des Forces armées et de l’hommage aux vétérans que les convives ont passé l’heure du dîner en compagnie de l’invité de l’organisme, le lieutenant-général Alain Parent.

Avant que ne débute la conférence, André Blais et Melinda Chartrand, respectivement directeur de l’éducation et présidente du Conseil scolaire catholique MonAvenir, ont déposé une couronne de fleurs au pied des drapeaux canadien, ontarien et franco-ontarien qui se trouvait à côté du podium. L’assistance s’est ensuite levée pour une minute de silence.

Les rencontres du Club canadien constituent toujours une occasion de faire du réseautage et d’apprendre ce qui se passe dans la communauté francophone. Les convives ont ainsi fait connaissance avec le nouveau directeur général de l’Alliance française de Toronto, Jean Grenier Godard. Invité à prendre la parole, M. Grenier Godard a résumé en quelques mots ce en quoi consiste l’organisme dont il a la direction et a ensuite présenté le conférencier.

Le lieutenant-général Parent s’est exprimé plus en détail sur son parcours en commençant par évoquer son passage dans les cadets, ce qui lui a donné le goût de s’initier à une carrière militaire. Après s’être enrôlé en 1979, il a entrepris une formation de pilote d’hélicoptère qu’il a complétée en 1985. C’est au cours de ses études au sein des Forces armées qu’il a acquis la maîtrise de l’anglais. Il n’avait pas l’intention de passer toute sa vie comme soldat mais les valeurs de leadership et de dévouement ainsi que l’attrait pour les questions techniques propres à l’aviation militaire l’ont retenu dans cette voie.

Après ce bref préambule, le lieutenant-général Parent s’est attardé aux questions d’actualité, en s’attardant aux implications pour l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (dont l’acronyme anglais NORAD est le plus utilisé).

Depuis le début des années 2000, les conflits internationaux ont conduit ces alliances militaires à revoir leur rôle et leur conception du monde. La dynamique terroriste, depuis le 11 septembre 2001, a donné naissance à la notion de conflit perpétuel caractérisé par l’imprévisibilité. La confrontation des puissances occidentales avec la Russie a également contribué à resserrer les liens de ces alliances qui, depuis la fin de la Guerre froide, tombaient en désuétude.

Le lieutenant-général Parent est bien placé pour parler de ces changements puisqu’il occupe depuis plusieurs années d’importantes fonctions au cœur de cette nouvelle dynamique entre alliés. Depuis mai dernier, il est vice-chef d’état-major de la Défense canadienne par intérim. Il était jusque-là commandant-adjoint au Quartier général du Commandement des Forces alliées interarmées à Naples, en Italie. Il avait auparavant été nommé commandant adjoint du NORAD, basé à Colorado Springs, aux États-Unis.

Au printemps dernier, le gouvernement canadien présentait sa nouvelle politique en matière de défense. Celle-ci s’articule autour des concepts de protection, de sécurité en Amérique du Nord et d’engagement dans le monde. Le lieutenant-général Alain Parent s’est attardé à expliquer comment cette politique est née et a mentionné qu’une de ses caractéristiques majeures est l’attention accrue accordée au bien-être des militaires et de leur famille. C’est dans cette optique que l’armée se veut plus inclusive, transparente et proactive dans la prévention du harcèlement. À cela s’ajoute des allègements fiscaux, une aide aux familles de soldat qui doivent déménager, une amélioration de la place du français, etc.

Le lieutenant-général Parent a conclu sa présentation en soulignant que la notion de vétéran a évolué avec le temps. Auparavant, il n’était question que des combattants des deux Guerres mondiales et de la Guerre de Corée mais aujourd’hui, elle englobe l’ensemble des anciens militaires. Le lieutenant-général Alain Parent a invité la population à prendre une heure de son temps, le 11 novembre, pour participer à une cérémonie du jour du Souvenir, un bien maigre effort comparé aux souffrances endurées par tant de soldats au cours du dernier siècle.

Après un passage au podium de Joël Beddows, directeur artistique du Théâtre français de Toronto, venu rappeler la tenue du gala du 50e anniversaire de l’organisme le 30 mai prochain, une période de questions a succédé au dîner-causerie. Par l’entremise de Marjorie April, animatrice à Radio-Canada, l’assistance a questionné le lieutenant-général Parent, notamment sur le recrutement et la Corée du Nord. C’est donc avec la participation du public que le Club canadien a conclu cette rencontre qui, comme les précédentes, a suscité beaucoup d’intérêt chez les participants.

 

Photo : le lieutenant-général Alain Parent.