Pour célébrer la Journée nationale des peuples autochtones, le vendredi 24 juin, le Cercle de l’amitié a accueilli l’auteur-compositeur-interprète Sakay Ottawa, accompagné de deux musiciens en virtuel. L’artiste a inauguré le spectacle avec une brève histoire de sa communauté.
Avant qu’elle ne soit officiellement fondée en 1906, la communauté Atikamekw de Manawan était un lieu de rassemblement des ancêtres de la Première Nation qui, à l’époque, étaient encore un peuple nomade. Bien qu’à l’heure actuelle un grand nombre de familles occupent le territoire, Manawan retourne à ses racines pour accueillir le public chaque année pendant la saison estivale.
Selon l’artiste, la survie culturelle de son peuple est due à son emplacement géographique, loin des influences du milieu urbain. Malgré son isolement, Manawan continue à prospérer grâce au savoir-faire artisanal des membres de la communauté.
Fier de son patrimoine culturel, l’artiste a parlé des objets artisanaux fabriqués localement. Certains ont même été présentés par l’artiste, notamment les raquettes, les paniers d’écorce et le tambour, instrument avec lequel les Atikamekw de Manawan entretiennent une relation spirituelle.
En effet, l’artiste a expliqué que le tambour est employé comme voie de communication pour adresser la prière au Créateur et comme moyen pour célébrer la vie. Contrairement aux Innus, leurs voisins du Nord utilisent la peau du caribou dans la fabrication du tambour, les Atikamekw se servent plutôt de la peau de l’orignal. Pourquoi? Parce que le caribou n’est pas assez répandu dans la région, a précisé l’artiste.
Cette courte parenthèse a été suivie d’une chanson à caractère cérémonial qui, par les rythmes du tambour, cherche à invoquer l’aide des ancêtres afin de trouver la bonne voie, la lumière et la guérison tant sur le plan individuel que collectif.
Outre le savoir-faire de son peuple, l’artiste attribue également le succès relatif à la préservation de la culture Atikamekw aux efforts qui ont été consacrés à la promotion culturelle dans les établissements scolaires de la Première Nation. En tant que directeur de l’école secondaire de Manawan, Sakay Ottawa souligne les changements qui ont été apportés au programme scolaire : aujourd’hui, ses élèves apprennent l’histoire de leur peuple avant même d’apprendre l’histoire du Québec ou du Canada. Ce programme a pu être instauré grâce aux nombreux récits recueillis dans la communauté.
Sakay Ottawa rappelle qu’à l’époque des pensionnats, les Autochtones n’avaient pas le droit de parler de leur culture et que l’action concertée des membres de la communauté est nécessaire afin de contrer les effets négatifs qu’a dû subir son peuple.
La guérison fut un thème récurrent durant la soirée. Durant la pandémie, le chanteur a composé une chanson intitulée Kata Iti Miroparin (Ça va bien aller) qui vise à transmettre un message d’espoir à sa communauté, un message qu’il avait le plaisir de transmettre aux francophones de la Région de Peel. D’autres chansons étaient au programme de la journée dont une dédiée à son père qui est allé se joindre à ses ancêtres et d’autres qui visaient à promouvoir le respect, le vivre-ensemble et la bonne humeur.
Source : Le Cercle de l’amitié