Du 23 au 25 mai, le Sony Centre for the Performing Arts présente Rodin. Un ballet de danse contemporaine chorégraphié par le grand Boris Eifman, acclamé internationalement.

C’est un chorégraphe russe. C’est donc à propos de l’âme. C’est une histoire française, c’est donc aussi à propos de passion. Camille Claudel et Auguste Rodin, l’amour et la trahison, la folie et l’Art. L’histoire de Camille Claudel et d’Auguste Rodin est celle du maître époustouflé par son élève, et d’une élève fascinée par son maître. C’est aussi une élève presque plus douée que son maître, et abandonnée par sa famille dans un « asile de fous », où elle passa de nombreuses années avant de mourir de malnutrition, en 1943.

« Je lui ai montré où trouver de l’or, mais l’or qu’elle trouve est bien à elle », disait Rodin en parlant d’elle, quand on lui reprochait de tenir cette jeune sculptrice en haute estime. L’exubérance de cette jeune sculptrice et son talent auront donné aux artistes « une histoire pleine de douleurs, de passions, de tragédie », explique en entrevue téléphonique Boris Eifman, dans un russe marqué par l’accent de Saint-Pétersbourg, d’où il est originaire.

Pour lui, « la différence entre la danse et la sculpture, c’est une affaire de dynamique. Dans la danse, nous agissons de façon dynamique, mais dans les deux arts, c’est l’instrument du corps qui permet de traduire l’âme humaine et qui rapproche le sculpteur du chorégraphe. »

Rodin n’est pas le premier spectacle de Boris Eifman consacré à un artiste. Le chorégraphe a créé Les Passions de Molière, dédié à l’œuvre du grand dramaturge français, Gisèle Rouge qui relate la vie de la danseuse russe Olga Spessivtseva, Tchaïkovski, consacré au célèbre compositeur russe.

Mais cette fois-ci, c’est différent. De par les liens qui unissent les disciplines de la sculpture et de la danse, Boris Eifman admet avoir été « particulièrement heureux de travailler sur la chorégraphie consacrée à Rodin, un artiste qui m’est proche tant par l’esprit que par son œuvre ».

Boris Eifman n’est jamais venu dans la Ville reine. « Je suis venu déjà au Canada, mais ce sera une première à Toronto, dont j’ai beaucoup entendu parler de son ballet, reconnu dans le monde entier ». Il viendra dans la capitale ontarienne à l’occasion d’une tournée internationale : « Nous avons montré le spectacle à Paris, à New York. Partout, les gens ont beaucoup aimé. J’espère que nous rencontrerons un succès similaire, et susciterons le même intérêt à Toronto. »

Photo : Ballet Eifman de Saint-Pétersbourg