Réunion majeure d’artistes canadiens, la Toronto Art Expo abrite les talents canadiens. Certains sont déjà bien connus, d’autres sont amenés à l’être. Les francophones y étaient à l’évidence très bien représentés et ont fait sensation durant les trois jours qu’a duré cet évènement. Que l’on soit ou non un connaisseur, il était possible de découvrir un grand nombre de genres différents, de la peinture à la photo en passant par la sculpture.
C’est du 10 au 13 avril que s’est déroulée l’exposition au Metro Toronto Convention Centre, attirant une foule compact de curieux et d’intéressés, désireux d’acquérir quelques pièces de collection à un bon prix. Car au-delà de la simple visite et du déballage de tableau, il est bien question ici de commerce. Toutefois, les collectionneurs présents ne sont pas forcément ici de riches mécènes ou des hommes d’affaires en mal de toiles de maîtres. En effet, les novices et les classes moyennes étaient largement représentés, prêts à se lancer dans le marché de l’art avec fougue.
Parmi les exposants étaient notamment présents la Franco-Ontarienne Elizabeth Bissonnette; les Québécois Madeleine Caron, Jacques Charbonneau, Ginnette Gibeault, Agathe Girard-Kennedy, les Français Champin de Lyon, Antoine Cordet, Aurelia Cordiez, Guy Courtois, Guillaumette Duplaix , Françoise Dugourd-Caput, Marion H. Gérard, Robert Galliano; et le belge Joël Moens de Hase. Cette liste est bien entendue non-exhaustive. Un panel fourni de créateurs qui ont réussi à donner une dimension unique à cette manifestation culturelle, représentative de la nouvelle scène artistique contemporaine.
Diane T. Tremblay, spécialiste montréalaise en art visuel, était de la fête. En plus de ses travaux les plus récents, elle a offert au public une série d’œuvres soigneusement choisies, parmi ses réalisations des 16 dernières années. Présente à la Toronto Art Expo pour se faire connaître en dehors de la Belle Province, elle livre ses impressions : « C’était plutôt conventionnel dans l’ensemble, mais certains artistes ont présenté des œuvres intéressantes. » Plutôt habituée aux centres d’art autogérés et aux galeries, ce fut son premier salon commercial en quelque sorte. « Même si je n’ai rien vendu, ce fut une expérience enrichissante, dit-elle. De 200 à 300 personnes environ sont passées à mon atelier chaque jour. »
Au niveau de ses créations en elles-mêmes, elle s’est mise à la peinture après de nombreuses années dédiées à la gravure sur papier. «J’ai vite débordé du cadre pour aller dans l’espace, confie-t-elle. Mon travail ressemble presque à de la sculpture. » Elle utilise principalement des matériaux recyclés, ses propres vêtements et des bandes de tissu pour créer un univers bien à elle, lyrique. «Notre seul pouvoir en tant qu’individu, c’est de pouvoir transformer le monde qui nous entoure, affirme-t-elle, puis de le réintégrer dans un nouveau monde. »
Sa vision de l’art a visiblement trouvé sa place dans l’exposition, puisqu’elle affirme sans détour que c’est un succès et que les commentaires des visiteurs furent nombreux et bienveillants. « C’est un moyen de sensibiliser autrement les gens à l’art », conclut-elle. Force est de constater que le pari est réussi.