Afin de se doter d’un plan stratégique en phase avec les besoins de sa communauté, l’Association des francophones de la région de York (AFRY) a entrepris une série de six consultations ayant chacune une thématique qui lui est propre. Le 21 février, c’était au tour des retraités et des aînés à être invités à s’exprimer sur ce qui les préoccupe. La rencontre a eu lieu à Richmond Hill, à l’École secondaire Norval-Morrisseau.

L’AFRY n’en était pas à un premier coup de sonde puisqu’un sondage en ligne sur ce sujet avait précédemment été rempli par une cinquantaine de répondants. La consultation, quant à elle, n’a attiré que deux participants qui disposaient néanmoins d’une expertise incontestable en ce qui touche aux besoins des aînés : Nancy Steben, agente de planification à l’Entité 4, et Jean Roy, un des pionniers de l’AFRY et engagé depuis longtemps dans la promotion de la Fondation Hélène-Tremblay-Lavoie et du Pavillon Omer Deslauriers. Nadia Martin et Nathalie Pethawadu, respectivement directrice générale et coordonnatrice de l’AFRY, et Élisabeth Larsen, consultante embauchée pour l’occasion, étaient là pour questionner, comprendre les besoins exprimés et consigner les commentaires.

Après que les participants aient convenu que le mandat de l’AFRY s’accordait à une promotion des services de santé en français et, de manière générale, à la recherche du mieux-être des aînés francophones, Mme Larsen leur a demandé ce que l’organisme devrait faire pour que la communauté se rassemble davantage. De l’avis général, l’AFRY a fait du bon travail pour les jeunes générations et l’attention aux personnes âgées constitue, en toute logique, la prochaine étape. Il faudrait trouver des façons d’intégrer davantage les aînés aux activités de l’organisme et établir des contacts avec des associations, institutions et groupes divers par le biais desquels les francophones âgés peuvent être rejoints. Au chapitre des activités, les foires pour aînés, un concept testé avec succès ailleurs en Ontario, ont retenu la faveur des participants.

S’est ensuite posée la question des nouveaux arrivants et des aînés issus de l’immigration. Ces derniers sont plus difficiles à rejoindre car, par tradition, plusieurs demeurent à la maison et sont pris en charge par leurs enfants. Les rencontres d’artisanat et les repas communautaires sont des approches utilisées par certains organismes pour nouer des contacts avec ces francophones. D’ailleurs, en ce qui concerne la variable linguistique de ce dossier, il s’avère nécessaire d’orienter les immigrants de langue française vers la communauté franco-ontarienne, sans quoi ils tendent à se regrouper en fonction de leur appartenance nationale d’origine et glisser ensuite peu à peu vers l’anglais.

Quelles sont les plus grandes menaces à la francophonie dans York? L’assimilation, le manque d’offre active de services francophones… Plusieurs initiatives ont déjà été prises pour contrer ces problèmes mais une autre étape reste à franchir : le développement des soins de longue durée en français. Il est prouvé qu’en fin de vie, les aînés tendent à perdre la maîtrise de leur seconde langue, de sorte que confusion et frustration peuvent caractériser leurs rapports au personnel de santé anglophone et compromettre leurs traitements. Ceux qui sont très âgés et généralement en mauvaise santé constituent une population vulnérable qui n’est pas en mesure de revendiquer quoi que ce soit, de sorte que d’autres doivent parler en leur nom.

La consultation s’est surtout orientée sur la santé mais d’autres domaines ont aussi été évoqués au gré des échanges dont celui des divertissements. Les participants ont souligné qu’il serait bon que l’AFRY repense son offre d’activités pour y inclure une composante qui engagerait davantage les aînés et les retraités. Les rassemblements de toutes sortes, en plus d’être de bonnes occasions pour diffuser de l’information utile, sont aussi, de par leur dimension sociale, une façon de lutter contre l’isolement qui est préjudiciable à un mode de vie sain.

Les conclusions de ces consultations seront rendues publiques avec le dévoilement du plan stratégique à l’automne. Trouver des francophones désireux de pousser plus loin les initiatives qui auront été proposées sera alors un élément clé pour assurer leur mise en oeuvre.

 

PHOTO : La rencontre a permis de dégager quelques idées pour améliorer le bien-être des personnes âgées francophones de la région de York.