Le fleuve impressionne par son immensité et invite l’observateur à la contemplation. Le ciel, l’eau, les montagnes se confondent pour créer une atmosphère grandiose et magique. Des silhouettes de personnes apparaissent au premier plan, comme figées dans la grève. Des touches de rouge surgissent çà et là et contrastent avec les tons monochromes qui prédominent.
C’est bien le Saint-Laurent dans toute sa splendeur que présente l’artiste québécoise Marie Rioux jusqu’au 15 octobre à l’Alliance française de Toronto. Dans son exposition Le Saint-Laurent : empreintes, elle livre des impressions glanées au quotidien que lui procure le fleuve, plus que des représentations de lieux particuliers. Elle souhaite montrer à la fois l’immensité du monde naturel et la place modeste qu’y occupe l’homme. La réalité et l’abstrait s’entremêlent.
« Je m’inspire de ce qui m’entoure. Je recrée des images qui sont entrées dans mon subconscient, sans essayer pour cela de faire vrai », explique-t-elle. Le Saint-Laurent fait partie de son quotidien puisqu’elle en effectue la traversée tous les jours pour se rendre de son domicile à Lévis à son atelier installé à Québec. Elle s’imprègne de ce même fleuve quand elle longe son estuaire pour aller rendre visite à des amis. Une montagne, l’eau qui coule, des lignes à haute tension, des promeneurs sur la grève, un drapeau du Québec suscitent en elle des émotions fortes qu’elle transmet ensuite à travers la peinture.
De retour dans son atelier, Marie Rioux travaille de façon totalement spontanée. Une fois rentrée dans sa bulle le matin, elle n’en sortira que cinq ou six heures plus tard. Elle aborde une toile sans trop réfléchir. Il lui arrive d’en laisser une de côté, pour y revenir le lendemain.
Si l’artiste peint depuis 20 ans, elle s’y consacre à plein temps depuis 5 ans seulement. Elle est persuadée qu’on naît en fait artiste. Ceci ne rend malheureusement pas toujours la vie facile, car même le geste le plus anodin peut enclencher en elle le processus de création. Marie Rioux a suivi une formation artistique à l’École des arts visuels à l’Université Laval. Auparavant, elle peignait des tableaux abstraits. Elle reconnaît cependant que la notion de territoire a toujours été présente en elle. Peindre le Saint-Laurent est finalement chose naturelle puisqu’elle y habite. Le Saint-Laurent : empreintes représente huit mois de travail.
En venant à Toronto, Marie Rioux se retrouve en terrain familier. Elle a déjà participé à des expositions telles que le Toronto Art Fair, le Toronto Outdoor Art Exhibition et le Toronto Art Expo. De plus, ses œuvres sont régulièrement montrées à la Galerie Abbozzo. Le Saint-Laurent : empreintes est une série de peintures réalisées tout spécialement pour l’Alliance française de Toronto.
Pour plus de renseignements sur l’exposition : http://www.alliance-francaise.ca.
Photo : Vue d’ensemble de l’exposition