La présidente-directrice générale de CBC/Radio-Canada, Catherine Tait, n’écarte toujours pas que des bonis soient versés cette année malgré l’annonce de compressions de 10 % de l’effectif du radiodiffuseur public.

Catherine Tait a déclaré, le mardi 30 janvier, devant le comité permanent du Patrimoine canadien que c’est au conseil d’administration de la société d’État de décider si les employés recevront ou non un boni, qui sera déterminé à la fin mars.

Elle a également nié que le radiodiffuseur public accorde des bonis à ses dirigeants et à ses employés, insistant sur le fait que c’est une rémunération au rendement qui est accordée aux travailleurs en fonction de l’atteinte de certains objectifs. Dans l’ensemble de CBC/Radio-Canada, les employés appartenant à certaines échelles salariales, les gestionnaires et les cadres supérieurs sont admissibles à participer au plan incitatif.

Mme Tait a annoncé au début décembre sa décision de supprimer 600 emplois et d’abolir 200 postes vacants, affirmant que cela était nécessaire pour combler un déficit budgétaire de 125 millions $. Elle avait aussi renoncé à exclure d’emblée la possibilité d’accorder des primes aux dirigeants du diffuseur public.

Des élus de tous les partis ont cependant exprimé leur inquiétude quant à l’impact que les suppressions d’emplois auront sur la programmation, particulièrement pour les auditoires de langue française, tant au Québec qu’à l’extérieur de la province.

Mme Tait et sept vice-présidents avaient par la suite indiqué qu’ils envisagent des options pour gérer les pressions financières du radiodiffuseur, notamment d’examiner la « rémunération des hauts dirigeants ».

Des documents divulgués dans le cadre des demandes d’accès à l’information démontrent qu’entre 2015 et 2022, plus de 99 millions $ ont été versés en primes aux employés du diffuseur public, dont 16 millions $ versés à plus de 1000 employés en 2022.

Le mois dernier, la ministre du Patrimoine, Pascale St-Onge, avait évité à plusieurs reprises d’indiquer si elle a confiance envers Mme Tait, soulignant qu’il y a un processus pour trouver celui ou celle qui prendra la tête du diffuseur public en 2025.

Au gouvernement fédéral, des sources avaient indiqué que les compressions étaient « prématurées », voire « un peu ridicules ». Ces sources laissaient entendre que CBC/Radio-Canada n’a « aucune indication » que son budget serait amputé.

Or, la haute direction de la société d’État se défendait en expliquant avoir reçu « des directives » à l’effet qu’Ottawa « nous a demandé de trouver 3,3 % d’économie », soit environ ce que le gouvernement Trudeau visait à retrancher du financement des ministères et organismes dans son dernier budget.

En tant que société d’État, CBC/Radio-Canada fonctionne indépendamment du Parlement. Il reçoit environ 1 milliard $ de financement fédéral chaque année. Tant le Bloc québécois que le Nouveau Parti démocratique ont indiqué qu’ils estiment que le diffuseur public doit être exempté des compressions de 3 %. Les bloquistes ont même appelé la ministre St-Onge à congédier l’actuelle présidente du diffuseur public si cette dernière ne renonce pas à son plan de compressions.

Source : La Presse canadienne