La communauté française a rendu hommage à Johnny Hallyday le lundi 18 décembre. La soirée, qui avait lieu au Lycée français de Toronto, a réuni des Français de tout âge. Il est vrai qu’avec ses 57 ans de carrière, le chanteur a marqué plusieurs générations et sa mort, à l’âge de 74 ans, d’un cancer du poumon dans la nuit du 5 au 6 décembre a ému tout un pays.
« La communauté française devrait rendre hommage à Johnny. C’était évident. Elle ne pouvait pas ne pas organiser quelque chose », confirme Roger Vandomme, l’un des organisateurs de l’événement.
Que l’on soit admirateur de Johnny ou pas, son décès ne laisse pas indifférent. « On s’y attendait. On savait qu’il était malade. Ça fait quand même un choc. Il y a l’avant et il y a l’après. C’est plus qu’une page qui se tourne. C’est un livre qui se tourne. C’est toute une époque qui s’en va », poursuit M. Vandomme.
Olivier de Bregeas, membre du comité organisateur, ajoute : « Quand j’ai lu la nouvelle, c’est un tas de souvenirs qui sont arrivés. C’est quelqu’un qui a touché ma vie. »
L’artiste a en effet touché la vie des Français qui l’ont prouvé en se rendant en masse sur les Champs-Élysées le 9 décembre lors de ses « funérailles populaires ».
Près d’un million de personnes se seraient rassemblées sur la plus belle avenue du monde et la présence de trois présidents français et d’une grande partie de la colonie artistique a prouvé l’immense popularité du chanteur et le vide que représente sa disparition.
La soirée a retracé la carrière de Johnny chronologiquement pour terminer par ses succès les plus récents. Avec plus de trois heures de musique, les gens ont dansé, chanté sur Allumer le feu et partagé leurs souvenirs sur l’artiste.
« La première fois que j’ai été à un de ces concerts, j’avais 5 ans. J’étais également à son concert il y a quelques années quand il est passé à Toronto », confie Roger Vandomme. Marc Trouyet, consul de France à Toronto, se souvient quant à lui du Johnny des années 1960-70. « C’est un chanteur qui m’a introduit au rock, dit-il. Quand j’étais adolescent, j’ai beaucoup écouté Johnny, les chansons yéyé des années 1960, les chansons rock-balade des années 1970. »
Même chose pour Xavier Kleinermann : « Quand j’étais petit, j’avais des amis à Paris qui habitaient la maison voisine de celle de Johnny. Je me souviens, jusqu’à trois heures du matin, je voyais la lumière de chez Johnny reflétée dans ma chambre ».
Chacun y va également de sa chanson préférée de l’artiste qui n’est plus. L’Idole des jeunes pour M. de Bregeas, Gabrielle pour M. Vandomme et Le Pénitencier pour M. Kleinermann.
Johnny Hallyday, né Jean-Philippe Smet, a percé dans les années 1960 et a rendu populaire le rock’n’roll en France. Avec près de 110 millions de disques vendus, Johnny – comme l’appelaient ses fans – est un symbole de la musique française. Il remplissait les stades avec près de 28 millions de spectateurs lors de ses concerts et était donc considéré comme une immense vedette en France.
« L’idole des jeunes » nous a quittés, mais sa musique le rend immortel. Il laisse derrière lui 79 albums et une discographie ponctuée de succès tels Que je t’aime, L’envie, Oh Marie, Laura – le prénom d’une de ses trois filles –, Noir c’est noir et Sang pour sang, composé par son fils David.
PHOTO: C’est au Lycée français de Toronto que les gens se sont rassemblés pour rendre hommage au chanteur.