Premier contact, Sicaire, Prisonniers… Les longs métrages de Denis Villeneuve ont fait le tour de la planète, salués par la critique et récompensés par de prestigieux festivals. Rien ne semble arrêter le prolifique réalisateur québécois qui s’est imposé comme le principal styliste de la langue française de sa génération.
En attendant la sortie en octobre de sa prochaine science-fiction, Blade Runner 2049, avec Ryan Gosling et Harrison Ford, la cinémathèque du TIFF plonge le public dans cette éclectique constellation filmographique, du 26 septembre au 31 octobre, à Toronto.
La rétrospective de dix films débute par la projection de Ennemi (2013). Ce thriller psychologique met en scène Sarah Gadon et Mélanie Laurent au côté de la star américaine Jake Gyllenhaal, dans la peau d’un professeur d’histoire qui mène une vie banale dans la métropole torontoise, jusqu’au jour où il aperçoit son sosie parfait dans un film. Perturbé et stressé, il enquête alors sur l’identité de ce mystérieux double.
Également à l’affiche le 26 septembre, Cosmos (1996) est une surprenante anthologie de six courts métrages en noir et blanc autour du thème du cosmos, fruit d’un travail avec plusieurs autres réalisateurs.
Changement de décor avec Sicaire (2015), Palme d’or à Cannes, qui précipite un agent du FBI idéaliste dans la guerre anti-drogue à la frontière des États-Unis et du Mexique, sous les ordres d’un chef sombre et pragmatique. Un thriller intense avec à l’affiche Emily Blunt et Benicio del Toro.
Le public pourra également découvrir Un 32 août sur Terre (1998) avec une ribambelle d’acteurs québécois, dont l’humoriste Emmanuel Bilodeau. Après un accident de voiture qui la chamboule Simone Prévost remet sa vie en cause et demande à Philippe, son meilleur ami, de lui faire un enfant. Il accepte à la condition que l’enfant soit conçu dans le désert.
De The Thing à Alien, en passant par Indepence Day, on pensait avoir fait le tour de la question extra-terrestre, lorsque le réalisateur a établi son Premier Contact (2016), mis en nomination pour huit Oscars (dont la meilleure image et le meilleur réalisateur). Amy Adams et Forest Whitaker excellent dans un climat psychologique et géopolitique d’extrême tension, face à l’inconnu, la peur, l’espoir.
Denis Villeneuve signe, avec Maelström (2000), Incendies (2010) et Prisonniers (2013), des œuvres percutantes et plus sombres : une comédie sur l’angoisse suicidaire et la romance passionnée, la guerre civile au Liban et la torture d’un kidnappeur d’enfants.
Au-delà de la fiction et du drame, Denis Villeneuve s’est aussi aventuré dans le documentaire. Polytechnique (2009) relate ainsi le massacre de Montréal du 6 décembre 1989, à travers les yeux de deux étudiants, témoins d’un homme armé assassinant 14 jeunes femmes. Le public pourra le (re)découvrir, de même que REW-FFWD (1994), un moyen métrage dans les pas d’un photographe en reportage en Jamaïque.
À ne pas manquer, cette rétrospective met en vedette le regard et la polyvalence d’un cinéaste qui, s’il s’attache aux petits détails, voit l’intrigue en grand.
Photo (DV) : Le film Premier contact bientôt sur les écrans de la cinémathèque.