« Si j’ai un conseil à donner aux jeunes ou moins jeunes, puisque moi aussi je n’étais pas si jeune que cela lorsque j’ai fait de la marmite mon gagne-pain, qui veulent se lancer dans le secteur alimentaire ici au Canada, c’est celui-ci : commencez d’abord tout en bas de l’échelle, à la plonge s’il le faut, puis gravissez les échelons, de sorte à avoir tout le métier en main avant d’ouvrir votre propre entreprise. »
Le ton est donné par Chantal Véchambre, une chef de Toronto certifiée en cuisine française et pâtisserie-chocolaterie et auteur du livre le goût français au Canada atlantique, 1604-1758 : une histoire gastronomique, lors de sa première rencontre (d’une série de trois) avec le public franco-torontois le 18 novembre dernier à la succursale Northern District de la Bibliothèque publique de Toronto.
Placée sous le thème Le goût français au Canada, la vraie vie d’une petite entreprise culinaire, cet événement était l’occasion pour la chef française de partager son expérience en tant que chef à domicile, tenante d’un kiosque de marché et enseignante de cours de cuisine pour ne citer que ces trois toques.
Chantal Véchambre était toujours passionnée des fourneaux mais, selon son propre aveu, « il est très difficile d’intégrer le monde fermé de la gastronomie en France lorsqu’on est seulement passionné et sans diplômes ». Alors, après avoir essuyé un refus d’intégrer des études supérieures en cuisine en France, elle se rabat sur un Certificat d’aptitude professionnelle (plutôt deux fois qu’une) et décroche en candidat libre un CAP en Cuisine et un autre en Pâtisserier/Chocolatier.
Elle décide ensuite de s’installer au Canada qu’elle considère, à juste titre, comme étant plus ouvert dans ce domaine. D’abord à Moncton au Nouveau-Brunswick où elle roule sa bosse dans les restaurants et surtout dans les marchés de Moncton et de Dieppe, puis à Toronto pour devenir la chef connue et reconnue qu’elle est aujourd’hui. En quelques mots, Chantal Véchambre est la preuve en chair et en os qu’avoir un restaurant n’est pas une condition sine qua non pour qu’un chef soit considéré par ses pairs.
Seul petit bémol de cette soirée, aucune séance de dégustation n’a été prévue pour l’occasion! On n’a donc pas pu vérifier par notre propre palais la délicieuse réputation dont jouissent les mets de la chef autodidacte, surtout ses succulentes crèmes caramel, enfin, paraît-il!
SOURCE: Soufiane Chakkouche
PHOTO: Chef Chantal Véchambre présente son livre le goût français au Canada atlantique, 1604-1758 : une histoire gastronomique.