Parvenir à rassembler des pièces maîtresses d’œuvres cinématographiques est une chose difficile. Mais quand il s’agit en plus de géants de la toile comme Stanley Kubrick, l’émerveillement est encore plus grand.

Le TIFF Bell Lightbox multiplie les expositions de qualité. Tandis que l’an dernier le public avait droit aux incroyables artefacts issus des productions du réalisateur torontois David Cronenberg puis, quelques mois plus tard, à ceux du sulfureux cinéaste franco-suisse Jean-Luc Godard, c’est au tour de l’Américain Kubrick d’illuminer la Ville reine. L’ouverture au public de Stanley Kubrick : The Exhibition le jour d’Halloween n’est pas un hasard. En effet, il ne s’agit pas là d’un show pour âmes sensibles et encore moins pour enfants. Rien d’étonnant à cela, les productions les plus connues de ce New-Yorkais sont en général teintées de violences extrêmes qui ont, en leur temps, choqué le public tout en suscitant son admiration. Voilà la potion qu’il aime administrer : l’intellectualisation du mal.

Le visiteur peut ainsi jusqu’au 25 janvier se plonger dans cet univers particulier par le biais d’objets récupérés au domicile de Kubrick ou à son lieu de travail. Ainsi, plusieurs lettres et scénarios sont présents, sans oublier les costumes et accessoires de quelques-unes de ses plus grandes productions. Ceux qui ont toujours rêvé d’admirer la machine à écrire de l’acteur Jack Nicholson dans le terrifiant The Shining de même que les robes des inquiétantes sœurs jumelles du film seront comblés. 

Il faut ajouter à cela les outils singuliers d’Orange Mécanique, la fameuse réalisation controversée lors de sa sortie en raison de son ultra-violence, comme le pénis géant utilisé pendant une scène des plus dérangeantes. Il convient de ne pas oublier l’indépassable Full Metal Jacket et sa vision particulière de la guerre au Vietnam, dont l’intéressé peut retrouver l’un des emblèmes du film : le casque du personnage « Guignol » surmonté de son symbole de la paix et accompagné de la phrase « Born to Kill ». Enfin, « l’Enfant lumière » ainsi qu’un masque de singe issus de 2001, l’Odyssée de l’espace viendront éblouir les amateurs de cette réalisation cosmique.

De nombreuses photographies sont également présentes. Certaines sont issues de ses œuvres cinématographiques et d’autres de sa participation à l’ancien magazine américain Look, pour lequel il travaillait de 1945 à 1950. Une facette moins connue de l’artiste à laquelle vient s’ajouter un aperçu de ses célèbres projets abandonnés tels que Napoleon et The Aryan Papers par le biais d’esquisses et de manuscrits divers.

Décédé en 1999 à l’âge de 70 ans, Stanley Kubrick est encore à l’heure actuelle une figure majeure du cinéma contemporain et un maître à penser incontestable. Source d’inspiration pour plusieurs générations de cinéastes, il révèle à titre posthume plusieurs pans uniques de sa carrière qui ont fait de lui une icône internationale.

Les intéressés devront débourser entre 10 et 13 $ pour pouvoir arpenter les allées de Stanley Kubrick : The Exhibition proposée par le TIFF Bell Lightbox au 350 rue King Ouest.

Photos : Les deux inquiétantes sœurs jumelles du film The Shining