Kim Thúy était de passage à Toronto le mercredi 10 avril. Elle en a profité pour faire un arrêt à l’Alliance française et autant dire que l’auteure montréalaise d’origine vietnamienne a fait salle comble.

Vêtue d’une robe blanche, d’une fleur rouge accrochée à sa robe et de collant et chaussures rouges, Kim Thúy est restée debout pendant les deux heures de la conférence. Une vraie boule d’énergie qui va dans tous les sens. « Je vais revenir à la francophonie. Si je radote, dites-le-moi », confie-t-elle à une salle conquise. Elle parle de tout et de rien. Ça paraît décousu, mais au final ça ne l’est pas du tout. C’est comme ça que Kim Thúy est, et c’est comme ça également qu’elle écrit, « par fragment ». Des morceaux d’histoires qui donnent des frissons, font sourire, réfléchir et apprendre sur la condition humaine. Et parfois donnent les larmes aux yeux!

Kim Thúy sait procurer des émotions aux gens. En lisant ses romans, le lecteur est parfois en larmes et en l’écoutant parler des réfugiés dans les camps, c’est pareil. Les femmes qui se font violer sur les bateaux de réfugiés, les personnes qui mettent des billets de 100 $ et des diamants dans leur anus pour ne pas se faire voler.

« Je connais une femme qui a retrouvé un diamant, mais elle cherche toujours l’autre, raconte-t-elle. Ça fait 40 ans. Je lui ai conseillé de faire une radio. Il est peut-être coincé dans l’intestin. » On ne sait pas s’il faut rire ou pleurer, ou les deux, à l’écoute de ce récit.

À d’autres moments, elle fait exploser de rire le public. Notamment quand elle parle de son mari avec qui elle ne se fâche jamais. « Quand ça commence à chauffer, il part, donc on ne se de dispute pas », dit-elle. Forcément, c’est plus simple et moins conflictuel. Ou encore le moment où elle se confie sur son ancienne carrière d’avocate : « L’anglais pour moi, c’est une langue juridique ». D’ailleurs, elle ne lit jamais les contrats qui la concernent. Étonnant pour une ancienne avocate, mais Kim Thúy est vraiment passé à autre chose. Elle consacre sa vie à la littérature.

Un autre moment hilarant est l’histoire sur sa conférence en Suède. « Eux, ils ont payé pour me voir. Vous n’avez pas payé, j’espère? Franchement, je ne comprends pas pourquoi ils ont payé pour venir me voir. J’aurais pu faire la conférence dans le stationnement », lance-t-elle.

Au final, elle n’a pas parlé de francophonie. Mais était-ce vraiment important? Non, elle a parlé en français, fait salle comble et rempli le public d’émotions. On ne peut rien demander de plus à ce petit bout de femme extraordinaire qu’est Kim Thuy!

L’écrivaine a fait salle comble.