Les auteurs de polars créent souvent un inspecteur qui, d’un roman à l’autre, mène toujours l’enquête policière. On connaît bien le commissaire Jules Maigret créé par Georges Simenon. Plus près de nous, il y a l’inspecteur Armand Gamache créé par Louise Penny. Et Pour Michael Connelly, c’est l’inspecteur Harry Bosch. Il reprend du galon dans Ceux qui tombent et y mène deux enquêtes parallèles.

Bosch se voit confier un cas de crime non résolu (un cold case datant de 1989). Il est question de viol suivi de meurtre, d’ADN, d’antécédents judiciaires et de profil psychologique. Tout cela semble incriminer quelqu’un qui n’aurait eu que huit ans au moment des faits! Erreur du labo ou faute impardonnable des enquêteurs? Bosch se met immédiatement au travail lorsqu’il est appelé sur une scène de crime à Sunset Strip, à Hollywood Hills, au Château Marmont. Nous sommes à Los Angeles.

Un homme se serait jeté du septième étage d’un célèbre hôtel. La victime est le fils d’un conseiller municipal très influent à L.A., un homme qui n’a jamais porté Bosch dans son cœur. Pourquoi exige-t-il que ce soit lui qui mène l’enquête? Connelly, lui, choisit de mener deux intrigues en parallèle, l’une révélant la corruption de politiciens obnubilés par leurs profits, l’autre la monstruosité de prédateurs sexuels. Dans un cas comme dans l’autre, nous avons droit à une description de Los Angeles qui donne froid dans le dos.

Bosch essaie tout simplement de faire son boulot, mais il patauge au beau milieu de magouilles politiques. Il se rend compte que quelque chose est en train de changer rapidement… Et ce changement donne un sens nouveau à l’expression « manigances en haut lieu ». Les ficelles sont en effet tirées et par le puissant conseiller municipal et par le grand patron de Bosch.

Pour signaler que les médias arrivent rapidement sur place, l’auteur écrit que « les vautours sont déjà là ». Il nous apprend que pour déterminer l’heure de la mort, on prend la température du foie et on fait les calculs. Ça n’a rien d’officiel, mais paraît que c’est assez juste. 

De plus, Connelly mêle à ces deux enquêtes parallèles une intrigue amoureuse entre Bosch et une psychologue sexuelle, une relation tendue entre Bosch et son coéquipier, ainsi que de tendres moments que Bosch partage avec sa fille de 15 ans. Le lecteur ne s’ennuie pas.

Michael Connelly, Ceux qui tombent, roman, traduit de l’anglais par Robert Pépin, Paris, Éditions Calmann-Lévy, 2014, 396 pages, 32,95 $.