Le déjeuner d’affaires du Club canadien de Toronto a fait salle comble le 26 novembre alors que l’organisme recevait le commissaire aux langues officielles Graham Fraser. L’allocution de M. Fraser avait pour thème la « Vitalité du français en Ontario – le succès exige de la planification, et la planification exige du leadership ». Le commissaire a présenté les grandes lignes de son rapport annuel 2013-2014, et a souligné l’importance du guide élaboré à l’intention des organisateurs d’événements d’envergure afin de s’assurer que la dualité linguistique fait partie de ces événements, tels que les Jeux Pan Am.
« Les questions linguis-tiques demeurent toujours d’actualité dans le paysage politique canadien, explique Graham Fraser. Le simple fait que John Tory commence son discours de victoire électorale en français a suscité de nombreuses réactions de la part des médias et des citoyens. Ce geste symbolique est de bon augure pour la communauté francophone de Toronto, et nous permet de croire que le français sera plus visible sur la scène municipale torontoise. »
Il a par la suite parlé de la dualité linguistique et de la diversité culturelle comme étant des valeurs et des symboles importants de la société canadienne. « L’avenir de la dualité linguistique dépend de notre capacité à favoriser un environnement linguistique décloisonné, dit-il, où le français et l’anglais ont tous deux leur place dans chaque région du pays. Il faut la rendre visible, tout particulièrement lorsqu’il s’agit de célébrations, d’anniversaires historiques et de grands rassemblements. »
Le commissaire a souligné notamment les célébrations du 400e anniversaire de la présence francophone en Ontario, les Jeux panaméricains en 2015 et le 150e anniversaire de la Confédération en 2017. « Ces événements nous donnent l’occasion de faire le bilan des progrès accomplis dans le domaine des droits linguistiques et de déterminer des pistes de réflexion. Ils sont aussi une occasion de prendre conscience de tout le chemin parcouru, de regarder vers l’avant, et de songer à tout ce que nous avons encore à accomplir ensemble. »
M. Fraser a indiqué que son rapport annuel présente certaines des 23 plaintes directement attribuables à la mise en œuvre du Plan d’action pour la réduction du déficit mis en place par le gouvernement fédéral à partir de 2012. « La plupart d’entre elles se sont avérées fondées, admet-il. D’année en année, sur quatre plaintes que nous recevons, trois d’entre elles méritent que l’on fasse enquête. Les institutions fédérales doivent bien réfléchir avant d’agir afin de déterminer les éventuelles conséquences négatives de leurs mesures sur les communautés de langue officielle, sur les services qu’elles offrent au public, ainsi que sur la capacité de leurs propres employés à travailler dans la langue officielle de leur choix dans les régions désignées bilingues. »
Les retombées d’une telle enquête peuvent être importantes et celle effectuée suite aux nombreuses plaintes par rapport à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Vancouver est un bon exemple selon Graham Fraser. « Elle nous a incités à publier un guide destiné aux organisateurs de manifestations sportives afin de les aider à traiter leurs enjeux linguistiques. Cet ouvrage a d’ailleurs aidé les organisateurs des Jeux d’été du Canada en 2013 à Sherbrooke au Québec à mettre sur pied un événement exemplaire sur le plan des langues officielles. En effet, la prise en compte du français et de l’anglais à toutes les étapes ont fait de ces Jeux un modèle à suivre pour les autres collectivités. J’espère qu’il en sera de même pour les Jeux panaméricains ici à Toronto », conclut-il.
Photo : Graham Fraser, commissaire aux langues officielles