Pour clôturer l’année 2022, la Société d’histoire de Toronto (SHT) proposait, au théâtre de l’Alliance française, une conférence de l’écrivain Gabriel Osson intitulée Suzanne Simon–Baptiste Louverture : sa déportation et sa vie en France.
M. Osson travaille, à l’heure actuelle, sur l’écriture d’un roman historique sur la vie en exil de Suzanne Simon-Baptiste Louverture et sa famille qui devrait être publié à l’automne prochain.
Le conférencier a débuté son exposé après la capture par ruse de Toussaint Louverture au Cap Français et sa déportation avec sa famille en France. Toussaint Louverture est celui qui a guidé Saint-Domingue vers la liberté, un an avant que la colonie ne devienne indépendante sous le nom de Haïti.
« À la suite à sa déportation, Toussaint est emprisonné au fort de Joux, dans le Jura, sous les ordres de Napoléon Bonaparte le 14 juillet 1802, où il meurt en avril 1803, raconte-t-il. Sa femme, Suzanne Simon-Baptiste Louverture et leurs enfants, Placide, Isaac et Saint-Jean, furent déportés à Bayonne puis à Agen. »
Les historiens n’ont trouvé aucune photo de Suzanne et celle que le conférencier a projeté sur l’écran de la scène n’était qu’une image présumée de la femme de Toussaint Louverture. Même la date de sa naissance reste un mystère. Les recherches montrent qu’elle est née à Haut-du-Cap, mais les documents historiques montrent quatre années différentes, soit 1749, 1751, 1752 et 1753. La majorité des historiens utilisent l’année 1752.
Suzanne était une esclave lavandière sur les plantations de Bréda. Puis, elle est devenue femme d’affaires, cultivatrice dans les caféières de Toussaint et vendeuse dans la société de Saint-Domingue. Elle s’occupait des propriétés de son mari.
« Suzanne Louverture a vécu à Agen de 1802-1816. Son fils Isaac s’est établi à Bordeaux avec sa cousine, Louise Chancy, devenue son épouse et exilée en même temps qu’eux après la mort de sa mère, explique l’auteur. Tandis que Placide (fils mulâtre de Suzanne, adopté par Toussaint) s’est installé avec son épouse française, Joséphine de Lacaze, à Astaffort, dans le département Lot-et-Garonne. Saint-Jean est mort à Agen à l’âge de 13 ans en 1804. »
Son projet de roman vise à capter l’expérience de vie de Suzanne Louverture et ses fils tout en retraçant les liens étroits méconnus entre Haïti et cette région française qui recèle des sites historiques témoignant d’une grande richesse héritée du patrimoine haïtien.
« Le sud-ouest de la France abrite plusieurs anciens domaines spécifiques qui ont appartenu à de riches propriétaires français de l’époque qui possédaient des terres et esclaves à Saint-Domingue. Ils se sont enrichis grâce aux profits tirés du labeur de nombreux esclaves haïtiens œuvrant dans les champs de coton, les plantations caféières, les moulins à presser la canne à sucre », ajoute M. Osson.
Au terme de sa présentation, il a invité les membres de l’auditoire intéressés à participer au sociofinancement de la fabrication et de l’érection d’une statue commémorant Suzanne Simon-Baptiste Louverture à Agen d’écrire à haitifuturcanada@gmail.com.
Photo : Gabriel Osson explique à l’auditoire présent qui était Suzanne Simon-Baptiste Louverture.