Au premier abord, ce train GO arrivé à quai à la gare Union de Toronto ne dénote pas des autres trains de banlieue. Les petits vélos verts peints sur deux des wagons laissent à penser qu’il ne s’agit cependant pas d’un train comme les autres. C’est le deuxième été de suite que le service de transport GO offre aux Torontois la possibilité de se rendre à Niagara en amenant leur vélo. Deux wagons à impériale spécialement aménagés pour les vélos permettent aux voyageurs de pouvoir placer leur bicyclette au premier niveau et de s’installer confortablement au niveau supérieur durant le voyage d’une heure et demie jusqu’à Niagara. Ce train spécial quitte la Ville reine tous les samedis et dimanches durant les mois d’été et ramène les voyageurs à leur point de départ le soir venu.
La piste cyclable aménagée le long de la rivière Niagara tend les bras aux voyageurs dès qu’ils arrivent dans la coquette petite gare de Niagara Falls. Un bref arrêt à la station hydroélectrique Sir Adam Beck rappelle que l’immense puissance des eaux, captées en amont des chutes de la rivière Niagara et acheminées en aval au moyen d’un tunnel, est suffisante pour produire près de 2000 mégawatts d’électricité. Quelques coups de pédales plus loin, la colonne commémorant la bataille de Queenston Heights pointe à l’horizon. Une statue du général britannique Sir Isaac Brock perchée au sommet de la colonne et une stèle érigée à la mémoire de Laura Secord soulignent que cet endroit fut un lieu de bataille entre les forces britanniques et américaines durant la Guerre de 1812. Le parc environnant offre aux cyclistes un endroit idéal pour un pique-nique. Une fois remontés en selle, ils plongent ensuite dans une descente abrupte vers la communauté de Queenston. Une petite pause au musée de la presse qui expose la machine à imprimer utilisée par William Lyon Mackenzie lors de la Rébellion de 1837 va de soi.
Quelques kilomètres plus loin, l’histoire cède la place au vin. Laissant la rivière Niagara suivre son cours jusqu’à la communauté de Niagara-on-the-Lake, les cyclistes empruntent une des petites routes qui mènent au cœur des vignobles de la région. Le petit vignoble de Frogpond, le seul à posséder la certification biologique en Ontario, accueille les randonneurs avec des porte-vélos et une salle de dégustation. Aucun pesticide, herbicide ou engrais n’est utilisé dans la fabrication des vins. L’eau de pluie est captée pour former des petites marres, endroits où les grenouilles et autres batraciens abondent et contribuent à la biodiversité des lieux.
Quelques kilomètres vers le nord, les bâtiments imposants du vignoble Hillebrand, maintenant repris en main par Trius, apparaît sur la droite de la route. La cour extérieure sert souvent de lieu pour les photos de mariage. Il est temps maintenant de virer à gauche et de suivre la route de la Concession 6 en direction de l’ouest. Une dégustation de l’excellent Riesling du vignoble Cattail Creek s’impose avant de commencer à grimper les premiers raidillons de l’escarpement du Niagara. Arrivés en haut, les amis de la petite reine sont récompensés par un verre de l’excellent Pinot noir du vignoble Coyote’s Run. Plus loin, les bâtiments qui rappellent un peu la Californie ou bien Andalousie appartenant au vignoble Colaneri ne manqueront pas d’attirer l’œil des cyclistes.
Une longue montée vers Niagara Falls attend le petit peloton. Une fois arrivé au somment, il ne reste plus qu’à prendre place dans un des wagons climatisés pour le retour vers Toronto, terme d’une longue journée agrémentée d’exercice physique, d’histoire et d’œnologie.
Pour plus de renseignements sur les trains saisonniers GO qui se rendent à Niagara, consultez www.gotransit.com.
Photo : Un train spécial GO au départ de Toronto