Depuis le printemps dernier, le consulat général de Suisse à Toronto a fermé ses portes. Une nouvelle consule honoraire continue cependant de représenter les intérêts suisses dans la Ville reine. Un journaliste du Métropolitain a pu s’entretenir récemment avec Kathy Utigard.

Xavier Lambert : Mme Utigard, parlez-nous de vous. 

Kathy Utigard : « Je suis née et j’ai grandi en Suisse centrale, dans la magnifique région de l’Emmental. Je suis arrivée au Canada il y a plus de 30 ans. J’ai été transférée de l’ambassade de Suisse à Oslo, en Norvège, au consulat général de Suisse à Toronto où j’ai travaillé pendant cinq ans. J’ai ensuite quitté le Service étranger et suis retournée vivre en Suisse. L’année suivante je suis revenue au Canada. J’ai à nouveau été engagée par le consulat général de Suisse à Toronto, cette fois en tant qu’employée locale. J’y ai travaillé jusqu’à sa fermeture au printemps dernier. À présent, je suis employée à temps partiel par une entreprise d’agents immobiliers au centre-ville de Toronto. »

X.L. : Quel est votre rôle en tant que consule honoraire?

K.U. : « En tant que consule honoraire, je représente les intérêts suisses au niveau local. Ma fonction principale est de maintenir le contact avec les autorités et avec les institutions économiques, culturelles, politiques, académiques et scientifiques sur place. Je travaille également à maintenir des liens avec la communauté suisse. »

X.L. : Parlez-moi des ressortissants suisses qui vivent dans la région de Toronto. 

K.U. : « Il y a environ 3900 ressortissants suisses vivant à Toronto et ses environs. Ils sont présents dans tous les secteurs professionnels. Nous retrouvons aussi une multitude d’entreprises suisses dans des secteurs d’activités très variés. Le secteur médical est très important et emploie des professionnels tels des médecins et des chercheurs. Ces derniers travaillent dans des universités ou des hôpitaux. La majorité d’entre eux sont Suisses allemands, cependant il y aussi un nombre important de francophones et quelques italophones. Certains retourneront en Suisse après quelques années passées au Canada, d’autres resteront ici pour de bon. »

X.L. : Quel genre de relation l’Ontario et la Suisse entretiennent-ils? 

K.U. : « L’Ontario et la Suisse entretiennent d’excellentes relations bilatérales. Le commerce entre la Suisse et le marché de l’Ontario est de grande importance. Il y a un bon potentiel d’affaires dans tous les secteurs clés tels que l’agriculture, les relations bancaires, l’exploitation minière, ainsi que dans les secteurs relatifs à la machinerie, l’industrie alimentaire, les infrastructures, les technologies vertes et la pharmaceutique, pour n’en nommer que quelques-uns. 

« La Suisse est représentée au TIFF avec des films suisses en présence de réalisateurs suisses, elle l’est également au Festival international du film documentaire (HotDocs) ou lors d’autres évènements culturels. »

X.L. : Expliquez-moi le changement qui s’est produit récemment au niveau des services consulaires pour les Suisses de l’Ontario. Qu’est-ce qui a motivé ce changement?

K.U. : « Ces dernières années, la rigueur budgétaire et l’apparition de nouvelles missions se sont traduites par une multiplication indispensable des mesures de synergie au sein du réseau mondial de représentations suisses. L’aspect de l’optimisation du réseau a donc constitué l’élément majeur de la décision de fermeture du consulat général à Toronto par le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Le regroupement et la rationalisation de certaines prestations consulaires sont rendus possibles par les moyens technologiques modernes. Le DFAE a développé des solutions alternatives pour la collecte des données biométriques. Une possibilité, que nous sommes en train de mettre en œuvre également au Canada, est celle de l’utilisation de la biométrie mobile. À cet effet, deux collaborateurs du consulat général de Suisse à Montréal se déplaceront une première fois à Toronto du 6 au 8 octobre – dans le cadre des « journées consulaires » afin de procéder à la prise des données biométriques. Également, le consulat général pourra informer le public de ses activités. »

Photo : Kathy Utigard