La célèbre artiste Emily Carr continue de faire parler d’elle. Cette fois, c’est par le biais de l’exposition From the Forest to the Sea : Emily Carr in British Columbia présentée au Musée des Beaux-Arts de l’Ontario que la créatrice revient occuper la scène artistique torontoise.

Culture aborigène et relations à la nature sont au centre de la centaine d’œuvres présentées. Parmi celles-ci, le journal Sister and I in Alaska rédigé en 1907 à l’occasion d’une escapade aux États-Unis et sur la côte Nord-Ouest, agrémenté de nombreux croquis ainsi que plusieurs esquisses inédites. Couleurs vives et formes arrondies sont de la partie, véritable marque de fabrique d’Émily Carr.

Après un passage remarqué à Londres, où elle a permis de faire découvrir aux Britanniques cette artiste méconnue en Europe, cette exposition pose ses valises à Toronto jusqu’au 12 juillet. Un véritable voyage à travers les époques, les paysages et les saisons auquel les visiteurs sont conviés, et qui devrait ravir tous les amoureux d’art nord-américain.

En plus des tableaux et autres aquarelles, une quarantaine d’objets issus des Premières Nations, dont des masques, paniers et divers ustensiles rituels seront présents. Il s’agit là d’une façon de mieux appréhender l’art de Mme Carr et ses influences. 

Née en 1871 à Victoria en Colombie-Britannique et décédée en 1945 dans sa ville natale, Émily Carr marque le Canada tout entier de son talent. Partie à Paris en 1910 pour apprendre la peinture, elle reviendra au pays deux ans plus tard et se met en tête de représenter les totems de chaque village autochtone sur la côte Nord-Ouest. Son objectif principal est de faire connaître à la population locale non-autochtone les rites et coutumes de ces peuplades qui la fascinent. Malgré le peu de succès qu’elle rencontre au départ, elle deviendra plus connue à la fin des années 1920 lors de plusieurs expositions à Toronto, Montréal et Vancouver. Être une femme artiste à l’époque n’était pas chose répandue et les libertés du beau sexe étaient encore restreintes. Ses séjours en forêt étaient souvent considérés déplacés par ses semblables. Elle ne se limitait toutefois pas qu’à un seul art, elle s’est également illustrée dans les domaines de l’écriture, de la poterie et du textile entre autres.

From the Forest to the Sea : Emily Carr in British Columbia est un évènement culturel de premier ordre qui offre l’opportunité au public torontois de découvrir et redécouvrir une importante partie du patrimoine canadien.

Photo: Happiness