Ça commence par une rencontre fortuite lors d’une soirée. Ça finit par un viol. Le lendemain, les fêlures et les blessures apparaissent. Le silence s’instaure. 

Une histoire banale, le film d’Audrey Estrougou qui sera présenté lors de la 10e édition du Festival international du film RealHeART (FIFR), du 23 au 28 juin, aborde un sujet encore tabou, en France comme au Canada.

« La société arrondit les angles. C’est un sujet qui met mal à l’aise, explique la cinéaste française. C’est une œuvre intimiste qui entre dans la tête de la victime. Le sujet est difficile, mais le film n’est pas glauque. C’est plus un combat et un retour à la lumière que j’ai voulu montrer. »

Le film a suivi pour le moins un chemin détourné avant d’arriver à Toronto. Au départ, il ne devait pas se faire puisqu’Audrey Estrougou travaillait alors sur un autre qui traite des femmes en prison. Lasse d’attendre que le financement se mette en place, la jeune artiste décida de se lancer dans un autre projet. Le sujet serait tout aussi difficile : le viol. Cette fois, elle sollicita ses proches pour recueillir les fonds nécessaires, 8000 euros en tout. Après une semaine d’écriture et trois semaines de tournage, effectué principalement dans son propre appartement, son troisième film voyait le jour. 

Avec Une histoire banale, Audrey Estrougou demeure dans la thématique sociale. Regarde-moi, son premier film sorti en 2009, mettait en scène des adolescentes qui se masculinisent dans les banlieues. Son deuxième, Toi, moi, les autres abordait le thème des sans-papiers. Son film sur les femmes en prison va finalement sortir et s’intitulera Taularde. 

Le FIFR se veut un festival ouvert à tous, sans étiquette particulière. On y propose des films de tous genres et de toutes origines. Cette année, parmi la cinquantaine d’œuvres présentées, on notera la présence de trois autres films francophones : Marie et les gargouilles de Nicolas Trame, Mousse de John Hellberg ainsi qu’un documentaire sur le peintre Jean-Olivier Ucleux. 

« Il nous a paru important de développer un module de films francophones au sein du festival. Les deux tiers du comité directeur sont s’ailleurs composés de francophones », souligne Hosni Zaouali, un des membres du comité directeur. 

Pour plus de renseignements au sujet de ReelHeART : www.reelheart.org.