Lise Denis
L’Université de Sudbury (UdeS) et l’Université d’Ottawa (UdO) ont annoncé, le jeudi 14 mars, un partenariat afin d’offrir dès septembre 2025 des programmes en français qui ne sont pas enseignés dans la région.
La liste des programmes sera dévoilée « prochainement », mais ils seront choisis pour « répondre aux priorités du marché de l’emploi dans la région et combler des lacunes de formation », a déclaré le recteur de l’UdO, Jacques Frémont.
Ce partenariat vise ainsi à « développer une main-d’oeuvre bilingue dans la région », dans un contexte de pénurie, tout en réduisant les coûts administratifs, selon le recteur de l’UdeS, Serge Miville.
« La plus grande menace à la pérennité et l’épanouissement de nos services en français, c’est la pénurie de main-d’oeuvre francophone et bilingue », affirme Peter Hominuk, directeur général de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, qui a examiné l’entente.
Les cours, qui seront donnés par des professeurs embauchés par l’établissement du nord de l’Ontario, « mèneront à des grades des deux établissements », a déclaré M. Miville. Un fonctionnement qui permettra de respecter le principe du « par et pour les francophones ».
L’Université de Sudbury n’a pas offert de cours depuis sa dissolution de la fédération de l’Université Laurentienne, en 2021.
Fin juin 2023, le gouvernement ontarien a refusé une demande de financement à l’établissement, qui souhaite devenir entièrement francophone. Mais « on continue, on lâche pas », a prévenu M. Miville.
Discutée depuis plusieurs mois, l’entente « démontre que nous sommes prêts à nous retrousser les manches et à trouver des solutions responsables », a lancé le président de l’Association canadienne-française de l’Ontario du grand Sudbury, Marc Gauthier.
« Il est désormais temps pour les gouvernements, provincial et fédéral, d’agir et de financer ce partenariat. Nous attendons déjà depuis beaucoup trop longtemps, et notre patience collective est épuisée et arrive à ses limites. »
Ce « nouveau modèle de coopération » pourrait être reproduit ailleurs, selon M. Miville. Un rapport d’experts publié en novembre dernier recommandait d’ailleurs à l’Université de Hearst et l’Université de l’Ontario français de se fédérer avec d’autres établissements francophones ou bilingues de la province pour assurer leur viabilité financière.
Source : La Presse canadienne / Ce reportage bénéficie du soutien de l’Initiative de journalisme local, financée par le gouvernement du Canada.