Richard Caumartin

Le Comité consultatif des affaires francophones de Toronto s’est réuni pour une cinquième fois depuis 2023 à l’hôtel de ville afin de faire le point sur les services et événements offerts en français par la municipalité. Présidé par la conseillère municipale Alejandra Bravo, le comité est composé de huit membres actifs de la communauté francophone : Christine Michaud, José Bertrand, Mareva Cestor, Carlo Charles, Amikley Fontaine, Liben Gebremikael, Hélène Grégoire et Hela Zahar.

Le mandat du comité, en vigueur jusqu’à la fin de 2026, consiste à conseiller le conseil municipal sur les enjeux qui touchent les communautés francophones. Cela inclut leur participation à la vie culturelle, sociale et économique de la ville, la compétitivité des entreprises francophones, et l’engagement dans les initiatives municipales.

La rencontre publique, diffusée en ligne, a commencé par l’adoption du procès-verbal de la séance précédente, le 13 février 2025. Ensuite, un représentant du département des arts et de la culture a présenté les programmes de financement municipaux disponibles pour les festivals francophones. Mareva Cestor a soulevé la question de l’accessibilité linguistique, déplorant que les formulaires de demande ne soient toujours pas offerts en français. Le fonctionnaire a reconnu que son service ne disposait pas des ressources nécessaires pour y remédier pour l’instant.

Un autre point à l’ordre du jour portait sur les initiatives francophones des musées d’histoire de Toronto. Shiralee Hudson Hill, responsable du patrimoine au sein du département du Développement économique et de la culture (DEC), a présenté la nouvelle exposition Chez soi à Toronto, en cours à la Market Gallery. Celle-ci met en lumière le travail d’artistes francophones tels que Yasmine Louis, Raoul Olou et Amikley Fontaine. Une discussion publique avec un panel francophone est prévue à la fin septembre, à l’approche du Jour des Franco-Ontariens.

Toujours au chapitre culturel, le programme Chef en résidence accueillera en 2025-2026 le chef Jean Régis Raynaud du restaurant Le Baratin. Ce projet comprendra des ateliers culinaires bilingues et des discussions sur la gastronomie francophone.

Par ailleurs, le DEC travaille à la production de brochures et de dépliants de visites autoguidées en français pour les musées de la Ville. Une visite guidée en français a d’ailleurs été organisée le 28 juin dernier au Musée Spadina pour la Société d’histoire de Toronto, dont la présidente Rolande Smith a salué l’initiative lors de la réunion.

Enfin, le comité s’est penché sur la question du logement et du soutien aux sans-abri dans la communauté francophone. L’organisme La Passerelle I.D.É. a récemment mis en place un refuge de transition pour réfugiés francophones d’origine africaine. Situé sur la rue Gerrard Est, ce refuge peut accueillir jusqu’à 50 personnes et bénéficie d’un appui financier de la Ville.

Ces initiatives ponctuelles sont saluées, mais certains membres du comité, comme Amikley Fontaine, ont exprimé leurs préoccupations quant à l’absence de mesures concrètes pour soutenir le développement économique des francophones. Selon les fonctionnaires présents, la Ville n’a tout simplement pas les ressources pour faire davantage — une réponse donnée, une fois de plus, uniquement en anglais.

Photo (captures d’écran) : La rencontre a eu lieu à l’hôtel de ville de Toronto.