Les enjeux et les défis auxquels fait face la femme noire entrepreneure et francophone au Canada en général, et en Ontario en particulier, s’agissant de la prise de décision et de l’accès au financement et à l’appui social, c’est le thème du webinaire gratuit organisé par la Société économique de l’Ontario (SEO) le 17 juin dernier en partenariat avec le Portail de connaissance pour les femmes en entrepreneuriat (PCFE) du Diversity Institute de l’Université Ryerson et de l’Afropolitan Canada.

Pour y répondre, la SEO a fait appel aux services de deux femmes. Il s’agit de Sabine Soumare, directrice marketing et communication du PCFE, et de Kelly de Fogain, fondatrice et directrice générale d’Afropolitan Canada.

Les interventions de ces deux expertes dans le monde de l’entreprenariat féminin se sont avérées complémentaires. En effet, la première a d’abord dressé un bilan de la situation en se référant, notamment, au rapport du PCFE publié récemment et intitulé « l’État des lieux de l’entrepreneuriat féminin – Plein feux sur les femmes entrepreneures noires ».

Quant à la seconde, elle a livré différentes solutions susceptibles d’être mises en application d’une manière progressive, et ce, afin de pouvoir surmonter les nombreux obstacles qui se dressent encore aujourd’hui à travers le chemin de l’équité et l’égalité des chances dans le secteur entrepreneurial.

Ainsi, on apprend avec stupéfaction (oui! le terme n’est pas exagéré) que bien que 27 % des femmes noires possèdent un diplôme universitaire ou plus au Canada, elles sont très souvent surreprésentées dans des indicateurs peu reluisants tels que le taux de pauvreté et/ou le taux de chômage pour ne citer que ces formes de discriminations sociales et surtout professionnelles. De plus, les femmes noires enregistrent des salaires médians plus faibles.

Selon Sabine Soumare, « cette situation conduit parfois les femmes noires francophones à se lancer dans l’entreprenariat parce qu’elles n’arrivent pas à trouver du travail pour plusieurs raisons parmi lesquelles la discrimination et le racisme ».

Toutefois, et comme l’explique Kelly de Fogain, « la plupart de ces résultats chiffrés sont basés sur des rencontres avec des femmes noires francophones et des observations sur le terrain. Et pour cause, la femme noire francophone est bien souvent délaissée et il est très difficile de trouver des données ou des études à ce sujet ».

C’est donc clair comme de l’eau de roche, le gouvernement a du pain sur la planche concernant ce fléau à la peau dure, surtout lorsque l’on sait qu’Ottawa ambitionne de doubler le nombre de femmes entrepreneures au Canada d’ici 2025!

SOURCE – Soufiane Chakkouche