Le 3 novembre a eu lieu le cocktail de clôture de la Semaine nationale de l’immigration francophone. Cette initiative de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA) et des réseaux en immigration francophone et a rencontré un vif succès cette année avec 28 événements organisés dans tout la province.

L’invité d’honneur de cette célébration fut sans conteste François Boileau, le commissaire aux services en français de l’Ontario. Il s’est exprimé sur l’immigration francophone en Ontario et a lu trois témoignages d’immigrants de langue française qui font face à des obstacles pour continuer à vivre au Canada.

C’est le cas de cette famille intégrée dans le pays depuis trois ans mais qui ne se qualifie pas pour devenir résidente permanente à cause du nouveau système de points. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Par manque de travail et de services en français, les immigrants se tournent vers la communauté anglophone.

Pour éviter que cela arrive, il est donc nécessaire de faire connaître les services déjà existants et les organismes qui œuvrent dans cette communauté. Il est également important de créer plus de services en français et d’informer les immigrants des emplois qualifiés qui existent dans leur langue.

François Boileau le confirme. Selon lui, on peut retenir de ces trois témoignages « des risques d’assimilation, car ces nouveaux arrivants se retrouvent dans des situations financières difficiles et vont tout faire pour apprendre l’anglais, ce qui est correct en soi, mais souvent au détriment de la langue française. Ils ne savent pas encore que leurs enfants, parce qu’ils vivent en Ontario, apprennent l’anglais aisément. » Il ajoute : « Les nouveaux arrivants ne savent pas toujours qu’ils ont des droits en Ontario et souvent ils ne connaissent pas l’existence du Commissariat. »

À ces différentes problématiques, François Boileau donne quelques conseils. « Il faut d’abord revoir l’écosystème en place et les organismes francophones doivent impérativement collaborer avec les organismes d’accueil. (…) Il faut créer de meilleurs standards d’accueil surtout pour les nouveaux arrivants qui quittent leur pays pour des raisons politiques. (…)

Il poursuit en disant que « sans la mise en place d’un plan d’action concret qui vise à attirer, recruter, accueillir, intégrer, former et retenir les immigrants francophones à l’échelle provinciale et nationale, il sera très difficile d’atteindre la cible que s’est fixée l’Ontario ».

Le commissariat a quant à lui une position claire sur le sujet et François Boileau explique :
« Nous proposons que le ministère de l’Immigration et des Affaires civiques veille à effectuer un meilleur recensement des différents programmes et services offerts auprès des nouveaux arrivants aux niveaux fédéral et provincial afin de générer un meilleur « mapping »ou coordination des ressources disponibles. Le système d’accueil à guichet unique est aussi un modèle à explorer pour l’accueil et l’intégration des nouveaux arrivants. »