Nojoud Al Mallees

La ministre des Finances, Chrystia Freeland, présentera le prochain budget fédéral le 28 mars. Ce nouveau budget fédéral sera déposé alors que l’économie canadienne devrait ralentir considérablement cette année et entrer potentiellement en récession, car les taux d’intérêt élevés exercent des pressions sur les budgets des particuliers et des entreprises.

La ministre Freeland a déjà souligné que son gouvernement se concentrait sur la rigueur budgétaire, afin de ne pas freiner les efforts de la Banque du Canada pour maîtriser l’inflation. « L’une de mes principales responsabilités est de ne pas jeter de carburant sur les flammes de l’inflation », a déclaré Mme Freeland lors d’une conférence de presse, le 8 mars, à Mississauga.

« La responsabilité budgétaire est vraiment importante et je suis très consciente que nous préparons ce budget à une époque de contraintes budgétaires significatives », a-t-elle ajouté.

La Banque du Canada a relevé ses taux d’intérêt de façon agressive au cours de la dernière année, portant son taux directeur à 4,5 %, le plus élevé depuis 2007. Les économistes soulignent qu’il est important que la politique budgétaire ne stimule pas la demande dans l’économie à un moment où la banque centrale tente de la ralentir.

Le gouvernement libéral fait face à des pressions croissantes pour limiter les dépenses, après des années de déficits qui ont augmenté la dette du pays. Selon les plus récentes prévisions du directeur parlementaire du budget, le déficit fédéral devrait s’établir à 36,5 milliards $ pour l’exercice 2022-2023.

Il s’agit d’un niveau nettement inférieur au déficit de 2021-2022, qui s’élevait à 90,2 milliards $. Mais avec le ralentissement de la croissance économique, les recettes publiques risquent d’en pâtir.

En supposant l’absence de nouvelles mesures et l’expiration des mesures temporaires, le DPB prévoit que le déficit augmentera pour l’exercice 2023-2024 avant de diminuer régulièrement.

L’énoncé économique de l’automne 2022 indiquait déjà qu’Ottawa prévoyait d’introduire davantage de mesures pour soutenir la transition verte du Canada et rester concurrentiel avec les États-Unis en matière de technologies propres.

« En tant que gouvernement, nous croyons vraiment qu’il existe actuellement une fenêtre historique qui s’ouvre au Canada pour bâtir l’économie industrielle canadienne du XXIe siècle », a déclaré Mme Freeland, le 8 mars.

Robert Asselin, vice-président principal des politiques au Conseil canadien des affaires, estime que le Canada doit faire mieux à une époque de concurrence mondiale féroce. « Cela nécessite une réponse ciblée et des mesures qui stimuleront notre productivité et assureront une croissance économique à long terme, a indiqué M. Asselin dans une déclaration écrite. Ce travail politique nécessitera plus d’un budget, mais il est urgent de commencer. »

Les dépenses en soins de santé seront probablement un autre élément clé du budget, car le gouvernement fédéral a déjà dévoilé des accords sur 10 ans avec la plupart des provinces.

Source : La Presse canadienne

Photo : Chrystia Freeland