Pour sa seconde soirée de spectacle, Francophonie en fête avait misé cette année sur la musique néo-traditionnelle canadienne-française. On trouvait à l’affiche ce soir-là au Randolph Theatre, une ancienne église transformée en une superbe salle de spectacle, le groupe franco-ontarien Swing en première partie, entame suivie par le célèbre ensemble québécois Mes Aïeux. Les amateurs de « folk urbain » et de musique aux rythmes endiablés en auront eu pour leur compte!

Il ne fallut que quelques accords à Swing, un duo composé du chanteur et guitariste Michel Bénac et du violoniste Jean-Philippe Goulet, accompagnés ce soir-là de DJ Toddler, pour que la salle se lève à l’unisson et se mette à danser. Empruntée du répertoire traditionnel franco-canadien et influencée par les rythmes rock américains, la musique de Swing ne laisse personne indifférent ou assis sur son siège. Ils reprirent des morceaux connus de leur dernier album, Tradarnac, une série de compositions aux paroles toutes aussi cocasses les unes que les autres et à saveur résolument franco-ontarienne. Deux nouvelles chansons furent également présentées pour la première fois tout spécialement pour le public torontois, morceaux qui font partie d’un nouvel album qui doit sortir en deux parties, la première en novembre de cette année et la seconde en mai 2014.

Contacté par Le Métropolitain quelques jours avant le concert, Michel Bénac expliquait que Swing continue d’innover tout en demeurant fidèle à ses racines traditionnelles. À titre d’exemple, le violon revient dans la plupart des morceaux afin de préserver le son typique du groupe.

Le public peut apprécier combien Swing adore divertir son auditoire en alternant morceaux musicaux et gags. En passant, 20 piasses pour du gaz, c’est d’l’arnac! Ce soir-là, il fut aussi gratifié par les incroyables acrobaties et contorsions de DJ Toddler.  En début de concert, Mes Aïeux confiaient que les spectateurs seraient sans doute tous entrés aisément dans leur chambre d’hôtel lors de leur premier passage dans la Ville reine. Aujourd’hui, pour sa troisième halte, le camion et la grosse semi-remorque garés à l’extérieur témoigne de son ascension fulgurante dans le paysage musical francophone. Mes Aïeux constitue désormais une grosse affiche, capable d’attirer des larges audiences aussi bien au Canada qu’en Europe. Créé en 1996, le groupe fit carrément irruption sur la scène musicale au début des années 2000 grâce à son jeu théâtral, ses changements de costumes ainsi qu’à des gros tubes comme Dégénérations ou Remède miracle (P’tite granule).

En tournée depuis quelques mois, Mes Aïeux présente cette fois son sixième album, À l’aube du printemps. Si les multiples changements de costumes ont cédé le pas à un produit plus sobre du point de vue théâtral et à un style plus posé, Mes Aïeux présente toujours des textes de qualité et d’une très grande richesse musicale. Le public reste pantois quant au nombre d’instruments utilisés par les six musiciens : violon, trompette, piano, saxophone, accordéon, flûte, guitares, mandoline, tambourin, batterie… Rares sont les groupes qui peuvent se targuer de pouvoir emballer un auditoire comme Mes Aïeux sait le faire. Le rythme endiablé du violon de Marie-Hélène Fortin, les paroles enivrantes chantées par Stéphane Archambault ou le saxophone de Luc Lemire ne manquèrent pas d’embraser la salle.

À la veille du Jour des Franco-Ontariens et des Franco-Ontariennes, le spectacle envoûtant et endiablé de Swing et de Mes Aïeux offrirent un tremplin idéal pour le concert de clôture organisé sur la place David-Pecaut le lendemain.

Photo : Mes aïeux sur la scène du Randolph Theatre