À chaque fois, la même scène se répète. Un prénom résonne. La personne concernée joue des coudes dans une salle comble, et se dirige vers Renaud Saint-Cyr, le directeur général du centre de formation des adultes Alpha-Toronto et Ammar Boulecane, le président du conseil d’administration. Elle revient avec un joli porte-documents noir. L’accessoire contient une partie des 338 certificats ou attestations de réussite remis par Alpha-Toronto, ce mercredi 6 juin en marge de l’assemble générale de l’organisme.

Les apprenants ont suivi le programme d’Alphabétisation et de formation de base du gouvernement de l’Ontario ou des cours préparatoires aux études collégiales, un programme réalisé en collaboration avec le Collège Boréal. Ou les deux. L’organisme a aussi fêté son 30e anniversaire. Les apprenants qui ont reçu leurs titres sont donc les derniers d’une longue, longue série.

Difficile de déterminer le nombre exact de ceux qui ont passé les portes donnant sur les locaux aux étagères surchargées de livres. Peut-être 2000, en tout cas plus de 1500, avance Renaud Saint-Cyr. D’ailleurs, l’an dernier, le gouvernement avait fixé l’objectif à 100 apprenants; ils ont été 150. Tous ont reçu un enseignement axé sur les « compétences réelles », dit-il. Trois enseignants dispensent une formation qui couvre la recherche et l’utilisation de l’information, la compréhension des nombres ou encore l’utilisation de la technologie numérique, entre autres savoirs.

Mais Renaud Saint-Cyr insiste : Alpha-Toronto est « une étape », notamment vers des études, et, à terme, la recherche d’un emploi. « On parle surtout d’intégration dans la société canadienne », précise Ammar Boulecane.

En évoquant tous ces éléments, Renaud Saint-Cyr est forcément « fier » à l’idée de fêter les 30 ans de l’organisme fondé par sa maman. Il est là depuis 27 ans, presque le tout début. Avec plus d’un quart de siècle de recul, il revient sur deux tendances qui ne trompent pas, et mettent en lumière la place qu’occupe Alpha-Toronto.

La première, c’est « qu’aucun parti politique ne nous a touchés ». Le financement est toujours là, même s’il n’est « jamais assez élevé ». Selon lui, c’est le signe « qu’il y a un consensus en Ontario sur la nécessité du programme, qui est essentiel pour atteindre le plein emploi » dans la province. Seconde tendance, la demande « augmente chaque année ». Alors, dans un an, de nouveaux apprenants se presseront dans les locaux d’Alpha-Toronto. Ils repartiront avec des certificats ou des attestations, et surtout de nouvelles compétences.

 

PHOTO: Les locaux d’Alpha-Toronto étaient pleins à craquer le 6 juin.