La communauté francophone a beau être largement minoritaire en Ontario, la force de ses organismes lui donne une vitalité dont elle n’a pas à rougir. La signature d’un protocole d’accord, le 15 décembre dernier, entre deux acteurs majeurs de la communauté francophones, Centres d’Accueil Héritage (CAH) et Action Positive VIH/Sida, en est l’un des nombreux exemples.
Les deux organismes, en combinant leurs savoir-faire et leurs ressources, souhaitent assurer un continuum des services dédiés aux efforts de lutte contre le Sida. Une petite présentation s’impose pour ceux qui ne sont pas familiers avec l’une ou l’autre de ces structures.
CAH œuvre depuis les années 78 pour l’épanouissement des aînés francophones. Action Positive VIH/Sida, de son côté, a dédié ses activités au soutien des personnes vivant avec le VIH et le sida.
Leur entente n’est pas le fruit d’un hasard aux vues des faits actuels. En effet, les avancés de traitements en matière d’immunologie du virus, notamment grâce à la trithérapie, ont permis une hausse de l’espérance de vie et des conditions de vie des personnes atteintes par le virus. Il en résulte que ceux ayant contracté la maladie au début de l’épidémie sont aujourd’hui des aînés. Une belle victoire sur la maladie qui fit des ravages durant de longues années, mais une victoire qu’il faut prendre dans son ensemble.
Les aînés atteints du VIH et du sida sont plus affaiblis que leurs congénères face aux maladies. Il y a donc de nouveaux enjeux à prendre en compte et cela CAH et Action Positive l’ont bien compris.
Les deux organismes collaborent depuis déjà quelque temps et ont organisé ensemble des activités pour les aînés atteints par le virus, mais également mis sur pied des programmes d’éducation pour les personnes ayant des proches souffrant du VIH.
« Le fait d’avoir cette entente vient formaliser nos efforts, explique Isabelle Girard, directrice générale de CAH. On aura toujours en tête Action positive, ça les met dans notre réflexion. »
Les deux organismes font partie du Groupe de travail francophone en matière de lutte contre le VIH/Sida, un autre exemple d’une communauté qui apprend à joindre ses forces afin d’éliminer les dédoublements, le tout dans un esprit de collaboration.
« On a tous les mêmes buts, mais on est tous très occupés et on prend rarement le temps de s’asseoir et de communiquer », rappelle Isabelle Girard, qui prône le partenariat comme une solution, notamment pour la communauté francophone.
Une belle collaboration où l’intelligence, les ressources, mais aussi une vision commune seront partagées. Tous nos vœux de bonheur à cette nouvelle entente qui a dorénavant (comme les protagonistes le diront d’eux-mêmes) « la bague au doigt ».
Photo: Joyce Irvine, présidente de CAH; Éric Cader, directeur général d’Action Positive VIH/Sida; Michel Lussier, président d’Action Positive VIH/Sida et Isabelle Girard,
directrice générale de CAH