Le Collège Boréal et le Toronto Black Film Festival se sont associés pour la première fois lors d’une soirée de célébration francophone dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs.

Cette soirée dédiée à la diversité et au vivre ensemble proposait aux participants la découverte de deux courts métrages fictionnels, Dérives et The Gift, réalisés respectivement par Nadine Valcin et Esery Mondésir, ainsi que le documentaire Eavesdropping on souls: A journey into Haitian Arts, écrit et produit par Jacqueline Jean-Baptiste. 

« Ces réalisations ont un dénominateur commun, note Yves-Gérard Méhou-Loko, le désir de faire passer un message. »

L’identité et les défis des personnages présentés à l’écran invitent les spectateurs à vivre et à découvrir certaines expériences de la communauté noire. 

Le racisme et la méchanceté bête de l’enfance dans Dérives ou l’expérience de la tragédie du pays natal, Haïti, lors du séisme de 2010 dans The Gift : la création semble être la meilleure réponse à la souffrance.

« À Haïti, l’art est partout dans la rue. Les gens ont besoin de s’exprimer. Il y a beaucoup de joie, mais il y a aussi beaucoup de peine », observe Esery Mondésir, Haïtien d’origine, venu s’installer au Canada il y a plusieurs années.

Cette créativité est mise à l’honneur dans le documentaire de Jacqueline Jean-Baptiste, Eavesdropping on souls, qui emmène le spectateur à la découverte de l’art haïtien et plus particulièrement de son art 

pictural.

Le documentaire nous invite à nous plonger dans la culture haïtienne lors d’un voyage artistique à la rencontre des plus grands artistes de la Perle des Antilles, le tout mené tambour battant au rythme des chants haïtiens de la Chorale créole de Cuba, dont le répertoire est un hommage à leurs ancêtres.

En menant plusieurs interviews auprès d’artistes haïtiens à la réputation internationale, Jacqueline Jean-Baptiste raconte l’histoire de l’art de son pays, ses inspirations et ses origines. Le vaudou, mais également les sculptures africaines, sont des inspirations fortes pour les artistes de l’île, explique le peintre Philippe Dodard. La couleur fait indéniablement partie de Haïti et de sa culture. Là-bas les montagnes sont bleues et les bus sont rouges…

Jean-Michel Basquiat, dont le père était Haïtien, n’a pas besoin d’être présenté. Véritable figure de la peinture avant-gardiste et du mouvement « underground », sa peinture et ses graffitis à la fois naïfs et énergiques reflètent ses racines paternelles.

« L’art est notre héritage, notre sens d’appartenance à une terre mère », dévoile l’artiste haïtien Fred Thomas à la caméra. Un héritage sublimé par la création.

 

Photo:  Les réalisateurs Esery Mondésir et Nadine Valcin, l’animateur Yves-Gérard Méhou-Loko et la productrice-réalisatrice Jacqueline Jean-Baptiste