Parvenir à restituer les traits d’un visage, ce qui se cache derrière un regard, un idéal physique, est un art à part entière. Les œuvres de six artistes spécialisés dans ces représentations particulières s’étaient donné rendez-vous à la galerie Thompson Landry le jeudi 16 avril, lors du vernissage de l’exposition Faces. Sylvain Coulombe, Joan Dumouchel, Dominique Fortin, Laurence Nerbonne, Isabelle Tremblay et Zane Zurner dévoilaient là quelques-unes de leurs plus belles pièces.
Lumières tamisées et public admiratif donnaient une atmosphère toute particulière à cet évènement, qui intimidait presque en raison du grand nombre de tableaux exposés. Expressions intenses, tristes, bienveillantes, inquiètes se succédaient, sur des thèmes parfois loufoques, nationalistes ou encore abstraits. Le maître mot était donc « diversité ».
Chaque créateur a effectivement une vision bien à lui de ce qu’un visage peut livrer et refléter. « Nos visages sont essentiellement des fenêtres sur le monde, des portails qui transmettent nos expressions », dit Mme Tremblay. « J’avais constamment en tête la phrase Le corps est le temple de l’âme », ajoute Mme Fortin. D’autres, tel M. Turner, cherchent à identifier l’enfant qui sommeille en chacun et à réveiller celui du spectateur à travers ses peintures. Les portraits de femmes étaient largement présents dans la collection de Laurence Nerbonne, qui s’est appliquée à retranscrire une vision particulière du rêve américain.
Mais le véritable point central de l’exposition était incontestablement les énigmatiques visages de Sylvain Coulombe, dont les imposantes dimensions étonnent. Une série d’expressions fatiguées, parfois déprimantes mais toujours captivantes. L’innocent visiteur se retrouve presque cerné par ces regards mornes qui apparaissent aux quatre coins de l’espace Cooperage de la galerie.
Une cinquantaine de personnes avaient fait le déplacement afin d’être les premiers témoins d’une exposition qui fera date, tant la qualité était au rendez-vous.
Bien que les thèmes et les techniques utilisées par les différents artistes soient bien différents, ils formaient une sorte de tout. Des toiles aux couleurs vives de Mme Dumouchel, à l’acrylique sur bois d’Isabelle Tremblay, en passant par les techniques mixtes de Dominique Fortin et M. Coulombe, il s’agissait presque d’un concentré de techniques picturales modernes. Cinq Montréalais et un Torontois qui apportent un vent de fraîcheur à la poésie des visages, un thème éternel qui n’a de cesse de se renouveler, méritent donc une certaine reconnaissance.
L’exposition Faces se poursuit jusqu’au 10 mai au Cooperage Space de la galerie Thompson Landry, située au 32, Distillery Lane à Toronto.
Photo: Les visages de femmes étaient présents en grand nombre.