Rendez-vous était pris à la Bibliothèque de référence de Toronto pour la conférence intitulée Le féminisme dans les arts et les médias sociaux animée par Cynthia-Laure Etom, coach et journaliste.
Avec le mouvement #MeToo, le féministe a repris du poil de la bête ses deux dernières années mais ce mouvement ne date pas d’hier et, grâce à lui, l’égalité homme-femme a progressé.
Revenons d’abord à sa définition et à sa genèse. D’après le dictionnaire Larousse, le féminisme est un « mouvement militant pour l’amélioration et l’extension du rôle et des droits des femmes dans la société ».
Commencées au XIXe siècle au moment de la révolution industrielle, les revendications des femmes portaient sur le droit de vote, acquis pour la première fois au Manitoba en 1916, et les droits légaux, comme le droit du travail et le divorce.
La deuxième vague arrive à la fin des années 1960 aux États-Unis, s’étendra dans le monde occidental et portera davantage sur les enjeux sociaux tel le droit à l’avortement qui était alors illégal.
Aujourd’hui les enjeux ont encore changé et portent notamment sur le harcèlement sexuel et l’égalité des salaires. La manière de revendiquer a, elle aussi, évolué. « Il existe une passerelle entre féminisme et réseaux sociaux (…) Ils donnent de la voix à des personnes qui n’en avait pas avant », confie Cynthia-Laure Etom.
L’avènement des podcasts comme « quoi de neuf », des réseaux sociaux ont donné la possibilité aux femmes de révéler qu’elles se sont faites sexuellement harceler en écrivant #MeToo, #balancetonporc (France).
Le #womensmarch en référence à la marche des femmes qui a eu lieu à Washington et un peu partout en Occident a lui aussi enflammé la toile. Mais ce déferlement de « posts » et de « tweets » n’a pas été que positif. Des voix parfois très virulentes se sont élevées pour s’opposer à ce mouvement, notamment l’actrice française Brigitte Bardot. On le voit bien, les médias sociaux permettent aux « antiféministes » de se faire entendre.
D’autres voix plus mesurées, elles, se posent la question si le féminisme devrait rassembler autant de revendications sous une même bannière. Le féminisme serait-il devenu un mot trop « fourre-tout »?
Catherine, une des participantes, le croit : « On s’y perd. Chaque revendication devrait être séparée. Cela aurait un impact plus important ».
Une chose est claire, le féminisme n’a pas fini de faire parler de lui que ce soit en bien ou en mal.
PHOTO: Cynthia-Laure Etom