Comparer Toronto à New York en photographie, c’est le pari gagnant sur lequel a misé Antoine Bruneau en exposant ses photographies pour la première fois à l’Alliance française le mercredi 4 février. L’exposition de ce jeune photographe se poursuit jusqu’au 26 février prochain.
Des clichés en couleur, ou en noir et blanc, un clown triste assis seul sur un banc, un chien affalé sur un petit canapé avec une coupe de champagne en guise de gamelle d’eau, l’édifice Flat Iron ou la mairie de Toronto vus au travers de flaques d’eau, un streetcar ou le métro new- yorkais… à défaut d’indications directes, l’œil du spectateur se perd et cherche les indices qui détermineront si le cliché a été pris à New York ou à Toronto.
Le photographe ne prend pratiquement que des clichés « de rue », il saisit l’instant présent tout en restant en dehors de l’intimité des gens. Chacun de ses clichés intrigue et témoigne de l’œil vif, sensible et prometteur que cache cet artiste derrière son objectif. Ce qu’aime Antoine Bruneau, c’est être invisible et pouvoir saisir des moments éphémères « où tu te dis, mince, j’aurai dû avoir mon appareil sur moi », raconte-t-il. La comparaison entre la Ville reine et New York s’est faite naturellement puisqu’à son sens Toronto pourrait être la petite sœur de l’autre car « Toronto est peut-être la ville la plus américaine du Canada et New York, la ville la moins américaine des États-Unis ».
Anciennement engagé dans l’armée française, Antoine Bruneau pensait d’abord devenir photojournaliste en zone de conflits avant de travailler en tant que pilote d’hélicoptère. La photographie c’est son passe-temps, une passion née dès son plus jeune âge et qui se confirme en assistant à l’exposition Magnum à Paris et en parcourant les œuvres de Robert Doisneau et d’Henri Cartier-Bresson.
Drôle de parcours pour ce jeune photographe aux clichés prometteurs, qui a choisi la photographie « de rue » car elle est « sociale et représente l’être humain ». Il débute avec des clichés argentiques et passe au numérique avec le seul regret de ne plus pouvoir développer ses photos lui-même. « Voir naître la photo dans un bain c’est magique », dit-il.
Il s’est installé dans la capitale ontarienne en 2007, une ville qui a instantanément charmé ce New Yorkais dans l’âme : « J’ai vécu au Québec et en Ontario, mais à Toronto j’ai eu un coup de foudre ». Quand il prend son appareil photo pour parcourir les rues de la Ville reine, il explique qu’il voit toujours la ville avec l’œil d’un touriste.
Belle réussite pour Antoine Bruneau dont l’exposition invite le spectateur à remarquer les ressemblances entre New York et Toronto.
Photo: Antoine Bruneau devant une de ses oeuvres